Les prix des carburants à la pompe ont battu leur record historique. Une hausse qui touche de plein fouet les ménages à faible revenu, dont le poids des dépenses énergétiques ne cesse d'augmenter.
Le gouvernement a demandé à la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes d'intensifier les contrôles dans les stations-service, a annoncé la ministre de l'Economie Christine Lagarde mardi, alors que les prix de l'essence évoluent à des niveaux jamais vus. Le super sans plomb 95 a ainsi dépassé la semaine dernière la barre de 1,50 euro/litre toutes taxes comprises.
La flambée des prix des carburants s'ajoute à celle du gaz (+15% en un an) et de l'électricité (+6,4%). Au final, les prix de l'énergie ont progressé de 13,7% depuis un an en France, selon les chiffres de l'Insee pour le mois de janvier. La hausse du prix de l'énergie "est un sujet de préoccupation pour le gouvernement" car l'énergie "représente 7% du budget moyen d'un ménage français", a affirmé la ministre.
En fait, cette moyenne cache de fortes inégalités. Chez les 20% des ménages les plus pauvres, ces dépenses sont en effet passées de 10% du budget en 2001 à 15% en 2006. Alors que la tranche supérieure des 20% des ménages les plus riches parvenait à ramener ce taux de 6,3% à 5,9%. Soit un effort près de 2,5 fois moins élevé. Ils ont en effet pu réaliser les investissements technologiques nécessaires pour faire baisser la facture. De plus, ils habitent plus souvent les centres-villes et achètent donc moins de carburants, contrairement aux ménages les plus pauvres qui «sont logés dans des zones très excentrées et se trouvent en état de dépendance complète à la voiture pour leurs déplacements contraints», selon l'Ademe. Un Parisien a ainsi une facture énergétique inférieure de 44% à celle d'un habitant en commune rurale.
Consciente de ces inégalités, Christine Lagarde a donc indiqué que le gouvernement allait "augmenter toute l'information pour les ménages les plus démunis pour qu'ils puissent accéder aux tarifs sociaux du gaz et de l'électricité". Lesquels vont être amélioré.
L'association de consommateurs CLCV a pour sa part demandé un allégement fiscal pour les Français qui sont obligés d'utiliser leur voiture pour aller travailler. "L'Etat ne peut pas continuer à dire qu'il ne peut rien faire car 60% du prix de l'essence, ce sont des taxes", a souligné Thierry Saniez, délégué général de l'association. Le gouvernement ne semble pas encore prêt à faire de tels gestes fiscaux. Samedi, le Premier ministre François Fillon a estimé que "la situation des finances publiques" ne permettait "pas de nouvelles dépenses".
Source : L’express
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