Chez les cadres, les femmes, qui connaissent toujours des écarts de responsabilité et de rémunération importants avec les hommes, semblent se heurter à un "plafond de verre" à partir de 35 ans, selon une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC), publiée mardi.
"Alors qu'avant 35 ans, elles occupent des postes proches en termes de responsabilité, elles sont moins nombreuses que les hommes, en proportion, à avoir ensuite la possibilité de s'élever dans la hiérarchie ou à prendre des postes d'envergure plus importante (ce phénomène est aussi appelé le 'plafond de verre')", note l'APEC dans cette étude, basée sur un questionnaire proposé à 12 739 cadres en février 2010. Mais c'est principalement après 40 ans que les inégalités quant aux responsabilités exercées se creusent, indique aussi l'Apec.
Si la part des femmes parmi les cadres a progressé de 23 % il y a vingt ans, à 34 % aujourd'hui, seules 11 % d'entre elles occupent un poste à "forte responsabilité" (direction générale ou d'un département ou d'une entité) contre 23 % de leurs homologues masculins. Les conséquences de ces écarts de carrière sont visibles sur les salaires. La rémunération annuelle brute médiane des femmes s'élève à 43 000 euros, soit 7 000 euros de moins que les hommes. Et les différences s'accroissent avec l'âge, surtout après 40 ans.
Les causes quant à elles tiennent en partie aux formations initiales avec une proportion deux fois plus élevée de cadres masculins que féminins diplômés d'écoles d'ingénieurs ou en informatique, des filières présentant des taux d'emploi nettement supérieurs aux diplômes d'universités. La proportion de femmes cadres dotées d'un diplôme de gestion, ressources humaines ou de sciences humaines, lettres ou droit, est elle deux à trois fois plus élevée que chez les hommes.
Mais deux facteurs jouent énormément contre la promotion des femmes cadres: "les interruptions de carrière et une pratique du temps partiel plus fréquentes" liées à la famille, même si elles "ont moins d'enfants que les hommes cadres et que les femmes en général". Car, à l'inverse, "le niveau de responsabilité augmente chez les hommes en fonction du nombre d'enfants". Les femmes sans enfant sont surreprésentées chez les cadres: 23% des 45 ans ou plus alors que "dans la population française seule une femme sur dix n'a pas d'enfant
Source : Le Monde
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