L'Assemblée nationale a adopté mardi en première lecture, à la surprise générale (236 voix contre 222) et contre l'avis du gouvernement, une proposition de loi du Nouveau Centre interdisant l'utilisation de perturbateurs endocriniens comme les phtalates et les parabènes.
Ce texte, auquel s'opposaient le gouvernement et l'UMP, avait été rejeté en avril en commission des Affaires sociales, ce qui préfigurait un vote identique en séance publique.
Le vote (236 voix contre 222 lors d'un scrutin solennel) a été accueilli par des applaudissements dans l'hémicycle, venus des bancs du Nouveau Centre mais aussi de la gauche.
Certains phtalates, qui assouplissent le plastique, sont déjà interdits pour les jouets et articles pour enfants. Ces substances chimiques sont présentes dans de très nombreux produits: emballages, adhésifs, peinture, vernis à ongles, laque pour les cheveux, parfums...
Plusieurs études scientifiques ont montré que les phtalates avaient "des effets délétères sur la mise en place du potentiel reproducteur masculin dans l'espèce humaine", selon l'exposé des motifs du texte.
Les parabènes, présents par exemple dans des produits de beauté (déodorants, crèmes...), sont aussi "suspectés de provoquer chez les femmes des cancers du sein et d'être néfastes à la fertilité masculine".
Lors des débats en séance publique, le 14 avril, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait proposé d'attendre le résultat d'expertises en cours avant d'interdire phtalates, parabènes et autres alkylphénols, jugeant "prématurée" la proposition de loi NC.
"Les principaux résultats de ces expertises devraient être disponibles entre fin 2011 pour le bisphénol A et fin 2012 pour les autres substances perturbatrices endocriniennes présentes dans les produits grand public", avait-il déclaré.
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