Le PS a dénoncé, mardi 5 juillet, des «approximations et contradictions » dans l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui autorise l'exploitation de la centrale de Fessenheim pendant encore dix ans. Le parti réclame "un audit véritablement indépendant" pour statuer sur l'avenir de la plus vieille centrale du parc nucléaire français, exploitée depuis 1977.
"Le rapport de suivi de la centrale nucléaire de Fessenheim publié par l'ASN n'apporte aucune réponse aux questions posées", affirment les secrétaires nationales Aurélie Filippetti et Laurence Rossignol, chargées notamment des questions d'environnement et de développement durable au sein du parti.
"L'ASN autorise la prolongation pour 10 ans, mais demande des travaux en contrepartie", rappelle le communiqué, qui souligne en conséquence que "des risques existent. "Pire (son) président reconnaît lui-même que l'avis de son organisme pourrait être remis en cause par les résultats des tests de résistance demandés après la catastrophe de Fukushima" précise le communiqué qui s'interroge sur la "valeur" à "accorder à son rapport." Selon les deux responsables PS, "s'agissant d'une centrale nucléaire, ces approximations et contradictions ne sont pas acceptables". Le parti réclame donc "une totale transparence et un audit véritablement indépendant, qui ne se contente pas d'évaluer l'état de la centrale elle-même mais prenne aussi en compte les facteurs extérieurs."
L'Autorité française de sûreté nucléaire a estimé que l'exploitation du réacteur n° 1 de Fessenheim, doyenne des installations en activité en France, en service depuis 1977, pouvait se poursuivre pour dix années supplémentaires sous réserve de travaux. Très décriée par les écologistes, la centrale est située à 1,5 km de la frontière allemande et à 40 km de la Suisse.
L'ASN n'est toutefois pas seule à décider de la durée de vie d'une centrale et sa décision équivaut à un "avis" au gouvernement. La ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a d'ailleurs réagi en soulignant que cet avis "ne valait pas prolongation". "Ce rapport est une étape nécessaire (...), mais, en l'occurrence, sur Fessenheim, ce serait une mésinterprétation que d'en conclure que 'ça y est, le gouvernement a décidé de prolonger pour dix ans'. Ce n'est pas le cas", a-t-elle déclaré. Le gouvernement avait indiqué fin-juin qu'il attendrait non seulement la décision de l'ASN, mais aussi les résultats mi-novembre des tests de sécurité décidés après Fukushima, pour se prononcer sur la prolongation de la durée de vie de la centrale.
Source : Le Monde
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