Le système français de formation des enseignants est isolé en Europe, du fait de l'importance accordée aux savoirs académiques, un trait que la "masterisation" a même accentué, selon un rapport parlementaire dont l'AFP a eu copie mais qui ne sera pas publié en l'état ni dans l'immédiat.
Avant la "masterisation", qui a élevé le niveau requis pour être professeur au master (bac+5), le système était "inadapté" avec "une formation excessivement académique", peut-on lire dans ce rapport de la mission de l'Assemblée nationale sur la formation des enseignants.
Mais "paradoxalement", cette réforme de 2010 a "accentué le recrutement disciplinaire" au détriment de la formation pédagogique, relève-t-il.
Or la France, avec un système de formation "consécutive" (la formation professionnelle succédant à la disciplinaire), est "minoritaire" en Europe où c'est le modèle de formation "simultanée" (les formations disciplinaire et professionnelle ont lieu dans le même temps par alternance) qui domine.
La "singularité" française "ne pouvait qu'être accentuée par le fait que les réformes éducatives menées par nos partenaires s'accompagnent généralement de la mise en place d'un système de formation qui accorde plus de place à l'acquisition des compétences pédagogiques", souligne le rapport.
Et ce d'autant qu'en 2007 l'Union européenne (UE) s'est prononcée pour renforcer le volet pédagogique de la formation, notamment pour "l'acquisition de compétences permettant d'enseigner efficacement dans des classes hétérogènes composées d'élèves issus de différents milieux".
En conséquence, le rapport prône en France de "réduire le poids des épreuves disciplinaires" et "prévoir pour les étudiants admissibles des stages obligatoires, plus longs et rémunérés en master".
Ce rapport ne va cependant pas être publié dans l'immédiat : une commission de l'Assemblée s'y est en effet opposée mercredi, au motif qu'il prône aussi à terme la fin des concours enseignants.
Source : Afp
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