L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a qualifié lundi de "désastreux" le projet de l'assurance maladie pour limiter les dépassements d'honoraires des médecins, jugeant que sa mise en oeuvre ferait augmenter les dépenses de santé des Français.
Les dépassements d'honoraires constituent la part située au-dessus du tarif opposable fixé par la Sécurité sociale. Autorisés pour les médecins dits en secteur 2, ils ne sont pas pris en charge par l'assurance maladie, et le sont de manière très inégale par les complémentaires santé.
Face à leur augmentation, l'assurance maladie propose la création d'un nouveau système tarifaire, le "secteur optionnel". Les médecins s'y engageraient à réaliser au moins 30% de leurs actes au tarif Sécu, et accepteraient de limiter le montant des dépassements à 50% de ce tarif.
C'est "une aubaine pour les médecins concernés qui bénéficieraient d'une clientèle solvabilisée (puisque les complémentaires santé s'engageraient à prendre en charge ces dépassements) et d'un financement d'une partie de leurs cotisations sociales par la collectivité", a souligné l'UFC-Que Choisir.
Mais selon l'association, la prise en charge par les complémentaires est une solution "illusoire", puisque les cotisations des assurés "exploseraient sous l'effet de l'augmentation du prix moyen des actes concernés".
"Quant aux 4 à 5 millions de Français dépourvus de couverture complémentaire, parmi les plus modestes, ils devraient assumer seuls le poids écrasant des dépassements", a-t-elle poursuivi.
L'UFC-Que Choisir réclame l'abandon du secteur optionnel qu'elle qualifie de "désastreux" et "presse le gouvernement de s'attaquer enfin aux dépassements les plus élevés".
Le secteur optionnel, en débat depuis des années, est au menu d'une séance de négociations mercredi entre les syndicats de médecins libéraux et l'assurance maladie.
Cette dernière souhaite en limiter l'accès à certains spécialistes (chirurgiens, anesthésistes, obstétriciens) actuellement en secteur 2, mais les syndicats souhaitent le généraliser.
Source : Les Échos
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