Les députés socialistes ont accusé mercredi le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, interrogé lors d'une audition à l'Assemblée sur l'affaire des fadettes de journalistes, d'"éluder" les questions et de "refuser d'assumer ses responsabilités".
"M. Guéant refuse d'assumer ses responsabilités", a déclaré à la presse à la fin de l'audition Manuel Valls. "Le directeur général de la police - Frédéric Péchenard - ayant clairement dit qu'il n'avait pas respecté les procédures sur les écoutes téléphoniques, M. Guéant aurait dû en tirer les conséquences tout de suite et lui demander de partir", a-t-il jugé.
"S'il ne le fait pas, c'est soit qu'il n'assume pas ses responsabilités soit parce qu'il ne veut pas dire qui a donné l'ordre d'agir à M. Péchenard", a ajouté le député de l'Essonne.
Auditionné par la commission des Lois, M. Guéant a déclaré aux députés socialistes qui le pressaient de questions sur l'affaire des fadettes, qu'il "condamnera" la DCRI si la justice établissait des irrégularités dans l'enquête policière. "Je ne vais pas sanctionner le directeur général de la police alors qu'une instance judiciaire est en cours. Au juge de dire s'il y a eu des irrégularités", a fait valoir le ministre.
Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère, a pour sa part "compris que la ligne de Claude Guéant est de dire mon administration fait ce qu'elle veut tant que la justice ne l'en empêche pas". "Je me demande à quoi cela sert un ministre de l'Intérieur si cela n'a pas un pouvoir de contrôle administratif de l'action de ses services", a-t-il réagi auprès de l'AFP.
"Le ministre a fui sa responsabilité en disant qu'il est seulement un animateur et pas du tout le patron du ministère de l'Intérieur", a-t-il estimé.
Le député des Landes, Alain Vidalies, vice-président de la commission des Lois, a regretté que le ministre se soit "mis à l'abri d'une appréciation juridique invraisemblable en disant « je ne sais pas si la loi a été violée ou pas ». Autrement dit, le ministre ne sait pas s'il est permis aujourd'hui d'aller consulter les fadettes des journalistes pour savoir qui sont leurs interlocuteurs. C'est extrêmement grave".
Les députés socialistes ont assuré qu'ils allaient continuer à demander l'audition, à l'Assemblée nationale, du ministre de l'Intérieur de l'époque, Brice Hortefeux, ainsi que de Frédéric Péchenard et de Bernard Squarcini, directeur de la DCRI.
Source : Afp
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