La gauche a tenté en vain, lundi, d'empêcher par avance l'adoption par l'Assemblée nationale de mesures du deuxième plan de rigueur gouvernemental, dont l'accélération de la réforme des retraites, lors de l'examen en nouvelle lecture du budget de la Sécurité sociale.
L'Assemblée a rejeté une motion de renvoi du texte en commission, présentée par les communistes et écologistes et soutenue par le PS, qui visait notamment les amendements du gouvernement intégrant dans le projet l'accélération de la réforme des retraites, une revalorisation moindre des prestations familiales, et un objectif plus restrictif des dépenses maladie. Ces amendements devraient être votés lundi soir ou mardi.
S'insurgeant contre le rythme accéléré auquel est soumis le Parlement pour voter des mesures annoncées le 7 novembre, le porte-parole des députés communistes, Roland Muzeau, a estimé que "ce simulacre de démocratie parlementaire se doubl(ait) d'un déni de démocratie sociale", en soulignant l'absence de concertation, selon lui, avec les partenaires sociaux.
Le président (UMP) de la commission des affaires sociales, Pierre Méhaignerie, a reconnu que les conditions d'examen du texte "n'étaient pas pleinement satisfaisantes". Mais a souligné qu'elles étaient "aussi difficiles" entre 1997 et 2002, lorsque l'Assemblée et le gouvernement de gauche s'opposaient à un Sénat de droite, lors de la 3e cohabitation.
Sur ce point, les députés de gauche ont également dénoncé les amendements proposés par la commission des affaires sociales annulant toutes les transformations apportées au budget de la Sécurité sociale par le Sénat de gauche.
"Le texte du Sénat prévoit à la fois le rétablissement des comptes de la Sécurité sociale et le respect de la justice" a affirmé Marisol Touraine (PS). "La question n'est pas de savoir si l'on créé des prélèvements, vous en créez, il est de savoir qui doit les assumer et s'il y a de la justice qui préside à leur élaboration", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le représentant du Nouveau centre, Jean-Luc Préel, a regretté de nouveau que le budget de la Sécurité sociale "ne soit pas voté en équilibre", ce qui avait motivé l'abstention de son groupe en première lecture.
Source : Afp
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