Retoquées en juillet dernier, les propositions de la mission parlementaire chargée de réfléchir à la formation des enseignants sont enfin rendues publiques. La fin du concours ne figure plus parmi les préconisations. Un rapport utile pour 2012, affirme à Acteurs publics Jacques Grosperrin (photo), le président UMP de la mission.
Faire évoluer la formation des enseignants, mais maintenir le concours. C’est en substance ce qui ressort du rapport de la mission parlementaire “sur la formation initiale et les modalités de recrutement des enseignants”, dont le rapport a été “validé” le 7 décembre par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale (cliquer ici pour le lire le rapport de la mission).
En juillet, cette même commission s’était opposée à la publication d’un premier rapport de la mission – événement rarissime –, car il préconisait de remplacer le concours des enseignants par le master et de confier “aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter sur la base d’un entretien professionnel les enseignants”. Une proposition alors rejetée par la commission et contre laquelle les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves s’étaient immédiatement dressés, dénonçant une menace contre le statut des enseignants et pointant les prémisses d’un possible démantèlement du service public de l’éducation.
La version définitive du rapport préconise de réduire le poids des épreuves disciplinaires, de renforcer l’articulation entre le concours et la formation, de multiplier les stages obligatoires pour les étudiants admissibles et de mieux accompagner les enseignants débutants. La proposition relative au remplacement du concours a été supprimée. “Syndicats et opposition se sont arc-boutés pour des raisons politiques sur le maintien du concours tel qu’il existe aujourd’hui, regrette le député UMP du Doubs Jacques Grosperrin, président de la mission. Il est pourtant indispensable de le faire évoluer.”
Quand les défenseurs du concours fustigent le caractère arbitraire des entretiens professionnels et les difficultés des mutations géographiques qui, selon eux, en découleraient, Jacques Grosperrin répond : “C’est la même chose pour un médecin formé en milieu urbain qui interviendrait par la suite en milieu rural. Il est capable de s’adapter. Je souhaitais mieux prendre en considération la dimension pédagogique de l’enseignant dans son recrutement. Mais certains sont figés dans l’immobilisme et s’attachent à bloquer toute évolution…”
La mission présidée par Jacques Grosperrin a débuté ses travaux au printemps 2011 après que Nicolas Sarkozy eut reconnu les limites de la réforme de la pasteurisation, qui a entraîné la suppression des IUFM. Une réforme à “remettre sur le chantier”, promettait le président de la République. Destinée à calmer la grogne du monde enseignant, la mission de Jacques Grosperrin était alors lancée. Mais ses propositions, attendues en juillet pour entrer en application en septembre, ne sont donc finalement rendues publiques qu’en toute fin de mandature... “Nos préconisations figureront en bonne place dans le projet de l’UMP en matière d’éducation pour la présidentielle”, veut croire Jacques Grosperrin.
Source : Afp
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