L’institut COE-REXECODE, réunissant parmi ses membres de grandes entreprises et des organisations patronales, a publié une étude qui révèlerait la faible durée de travail des salariés français en comparaison avec les autres pays européens. Cette étude s’inscrit dans une longue série de présentations fallacieuses du temps de travail effectué par les Français et chacun aura bien compris que, de manière sous-jacente, il s’agit à nouveau de critiquer les 35 heures, en amont de la campagne présidentielle.
Cette pseudo-étude est une imposture. Il s’agit là encore d’une opération de communication qui vise à stigmatiser le monde du travail à l’approche du sommet social du 18 janvier.
Alors que, selon l'OCDE, la durée hebdomadaire moyenne effective du travail de l'ensemble des actifs français s'élève à 38 heures, nettement supérieure à celle de nos voisins Allemands (35,7 h), Suédois (36,3 h) ou Néerlandais (30,6 h), et que la durée annuelle de travail effective sur l'ensemble des travailleurs est de 1 554 heures pour la France, 1 390 pour l'Allemagne et 1 378 pour les Pays-Bas, l’institut COE Rexecode arrive à la conclusion inverse.
Pour atteindre artificiellement ce résultat, l’institut COE-REXECODE exclut de son calcul les salariés à temps partiel, qui sont bien plus nombreux en Allemagne qu’en France. Si on les réintègre, les Allemands travaillent en fait moins que les Français. La réduction du temps de travail s'est faite en France par une baisse de la durée légale négociée, contrairement à de nombreux pays européens où elle est passée principalement par la hausse du temps partiel, ce qui est une forme plus brutale d'ajustement.
"Quel sens a la durée du travail à temps plein aux Pays Bas quand la moitié des salariés sont à temps partiel!".
"La durée du travail a continué à diminuer en Allemagne après 2002, alors qu'elle augmentait à nouveau fortement en France", a poursuivi le député.
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