La nouvelle donne après Fukushima n'oblige pas à fermer de centrale en France Mais de lourds travaux sont imposés par l'Autorité de sûreté nucléaire Ils pourraient coûter de 10 à 15 milliards d'euros à EDF
Les centrales françaises ont toutes « un niveau de sûreté suffisant » pour exclure leur arrêt immédiat. Mais il est indispensable d'investir des milliards d'euros pour augmenter dès que possible leur « robustesse ». Tel est le verdict rendu hier par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), à l'issue de l'audit réalisé pour tirer les enseignements de la catastrophe de Fukushima, il y a neuf mois, au Japon. Il ne constitue qu'un demi-soulagement pour les industriels du nucléaire. Certes, EDF n'est pas contrainte de fermer en urgence Fessenheim, sa plus vieille centrale, située dans une zone sismique et inondable. Mais le groupe va devoir investir entre 10 et 15 milliards d'euros pour adapter ses centrales aux nouvelles normes de sûreté. « C'est un programme énorme », estime Per Lekander, analyste chez UBS, qui s'attendait à un montant trois fois moins élevé. Le calendrier des travaux fera l'objet d'une réunion avec le ministre de l'Energie, Eric Besson, le 9 janvier. EDF devra par exemple construire des locaux de crise « bunkerisés » ou encore installer des groupes électrogènes supplémentaires pour chacun de ses 58 réacteurs.
A quatre mois de l'élection présidentielle, le montant attendu des investissements risque d'éroder la compétitivité du nucléaire et de relancer le débat sur ce mode de production électrique prédominant en France. « Aux responsables politiques de décider s'ils souhaitent investir ces milliards dans une technologie qui restera dangereuse pour l'homme ou dans la transition énergétique », estime Greenpeace.
Source : Les Échos
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