Les efforts du Premier ministre pour minimiser la dégradation du AAA de la France, pourtant considéré par M. Sarkozy comme « le trésor national » à défendre coûte que coûte, sont pathétiques. L’honneur d’un gouvernement est d’assumer ses échecs et d’en tirer les conséquences. M. Fillon a manqué à cette dignité. Toute son intervention a consisté à se défausser de ses responsabilités pour dénigrer François Hollande et l’opposition qui depuis cinq ans n’ont cessé de mettre en garde contre la faillite auquel nous conduisaient les choix hasardeux de MM. Sarkozy et Fillon.
Mais le plus accablant pour les Français est d’entendre le Premier ministre leur dire que tout va continuer comme si de rien n’était. Qu’on va aller encore plus loin, encore plus fort dans cette politique de gribouille qui nous a jetés dans la récession, le surendettement et la dégradation.
Les « réformes structurelles » et « les ajustements » que nous annonce M. Fillon pour le sommet social, la TVA à 24%, la fin de la durée légale du travail, sont la nouvelle tunique d’un troisième plan d’austérité qui fera porter aux Français le prix de la dégradation du pays, comme c’est le cas depuis 5 ans. Ni la justice, ni la croissance, ni le redressement productif ne sont à l’ordre du jour sarkozyste.
N’est pas de Gaulle qui veut. Non seulement le pouvoir se fait désormais dicter sa politique dans les agences de notation, mais il n’a plus la crédibilité pour parler d’égal à égal avec l’Allemagne afin d’opérer la nécessaire réorientation des choix européens.
Que penser également du Président de la république qui préfère parler de son opposition avec le PS que parler de réformes pour endiguer la crise.
Quand un pouvoir faillit à ce point, quand il est impuissant à rassurer son peuple, ses partenaires et les investisseurs, l’intérêt national est d’en changer maintenant.
(Dessin Deligne)
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