La transformation du 11 novembre en une journée d'hommage à "tous les morts pour la France" va être votée mercredi par les députés qui, examinant le texte mardi, ont souhaité établir "une filiation entre les générations du feu", de la Grande guerre à l'Afghanistan
Un projet de loi en ce sens avait été annoncé le 11 novembre dernier par le président de la République lors des cérémonies à l'Arc de triomphe.
Un texte concis - deux brefs articles -, qui constitue cependant "un grand événement dans notre vie nationale", a estimé le ministre de la Défense, Gérard Longuet, en ouvrant les débats.
Evoquant les deux légionnaires français morts le 29 décembre en Afghanistan, le ministre a souligné qu'"il ne s'agit pas simplement d'une loi de la mémoire", mais également d'"une loi de l'actualité".
Le secrétaire d'Etat aux anciens combattants, Marc Laffineur, a justifié notamment la rénovation des cérémonies par "la nécessité d'honorer la 4è génération du feu". "Depuis la fin de la guerre d'Algérie, plus de 600 militaires sont morts pour la France", a-t-il rappelé, lors des opérations extérieures (Opex), au Liban, en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan.
Le texte, qui doit être voté mercredi lors d'un scrutin public par les députés, avait été accueilli avec inquiétude par les associations d'anciens combattants, qui craignaient de voir disparaître d'autres dates commémoratives.
Le gouvernement a dû les rassurer en précisant qu'"aucune commémoration ne sera supprimée", notamment les cérémonies du 8 mai célébrant la victoire des alliés en 1945, ou les journées d'hommage aux morts en Algérie ou en Indochine.
La députée socialiste Patricia Adam s'est toutefois étonnée que le projet de loi soit examiné selon la procédure d'urgence à quatre mois de l'élection présidentielle, estimant que le texte "n'est pas sans arrière pensée".
Très critiques, les élus communistes ont souligné pour leur part "la spécificité" de la première Guerre mondiale et souligné les risques d'"un déséquilibre" de la mémoire.
Avec l'accord du gouvernement, les députés ont adopté un article additionnel, soutenu par les élus UMP et Nouveau centre, qui rend notamment obligatoire l'inscription sur les monuments aux morts du nom des soldats morts en opération extérieures. Une inscription laissée jusque là à la discrétion des maires.
Vingt-six soldats français sont morts au combat en 2011 en Afghanistan. Il est important que ces missions et leurs risques "soient présents dans notre quotidien", a souligné la députée UMP Françoise Hostalier.
Marc Laffineur s'est félicité que lors du débat en commission de la Défense "aucun vote ne s'est élevé contre le projet de loi" et a souhaité que les questions liées à la mémoire échappent "aux clivages partisans".
Source : Afp
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