Le groupe SRC a proposé une proposition de résolution sur la situation en Syrie que les groupes UMP et NC n’ont pas souhaité cosigner, rendant ainsi impossible l’inscription du texte à l’ordre du jour de l’assemblée avant la fin de la session.
Cette proposition de résolution a pour objet d’apporter un soutien parlementaire aux efforts diplomatiques de la France aux Nations unies afin de trouver le compromis international permettant la suspension de la guerre civile insupportable que, depuis près d’un an, mènent les autorités syriennes à l’encontre de leur peuple.
La Syrie, à la suite d’autres pays arabes, vit entre contestation et répression, un cycle de violences dont les populations ne voient pas la fin. Partie de Deraa le 17 mars 2011, le mouvement a gagné d’autres villes et régions. Il s’est focalisé les premières semaines de 2012 à Homs.
Les victimes se comptent par centaines. Les combats n’épargnent personne. Des enfants, des passants, ont été victimes de tireurs embusqués. D’autres ont été sauvagement torturés. Une machine à tuer est en train de broyer un peuple.
Les correspondants de journaux étrangers ont été visés sans doute pour empêcher la connaissance des exactions commises. Gilles Jacquier, Rémi Ochlik, Marie Colvin, sont morts dans l’exercice de leur métier. D’autres journalistes, comme Edith Bouvier ont été gravement blessés.
La Syrie est située au cœur d’une région particulièrement fragile. Les soubresauts intérieurs actuels, s’ils venaient à se perpétuer, auraient incontestablement une incidence déstabilisatrice chez ses voisins israéliens, palestiniens, irakiens, libanais et turcs. La Syrie, au-delà de cette réalité régionale, est l’une des pièces importantes d’enjeux qui la dépassent et concernent l’Iran, la Chine, les Etats-Unis et la Russie.
Il y a urgence à mettre un terme aux affrontements et à la répression. Urgence pour des raisons d’éthique politique et afin d’éviter la prolongation d’un drame aux conséquences humaines dévastatrices. Urgence pour des raisons qui tiennent à la paix et à la stabilité d’une région du monde fragile et déterminante. L’urgence doit être reconnue. Elle implique pour être dépassée la construction d’une résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Cette voie passe par la concertation la plus large possible avec les pays de la Ligue arabe, avec les partenaires européens, avec tous ceux qui sont légitimement attachés à la défense de la vie comme à celle de la paix. Elle s’est avérée jusqu’ici impraticable du fait de l’opposition de deux des membres permanents du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie. Il convient pourtant de ne pas l’abandonner. Toute solution qui prétendrait contourner l’ONU serait porteuse de retombées hautement négatives qui iraient à l’encontre de l’objectif recherché, la paix régionale et la sauvegarde des populations.
Conscient de la difficulté de l’exercice tout autant que de l’urgence à porter secours au peuple syrien et à préserver les équilibres régionaux, le parlement français souhaite en ces circonstances adresser un signal de confiance à la diplomatie française. La représentation nationale soutient les efforts de nos diplomates et du gouvernement afin de construire aux Nations unies la résolution et donc le compromis qui pourra permettre la suspension de la guerre livrée par les autorités syriennes à leur population. La représentation nationale, sans préjuger du résultat négocié entre les uns et les autres, espère dans l’attente quelques gestes d’ouverture humanitaire. La population de la ville d’Homs doit être secourue.
Tel est le sens de la Proposition de résolution que nous avions signé.
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