Sarkozy 2007
"Nous développerons les transports en commun et les transports alternatifs à la route.»
Le bilan : Une politique en zig-zag
Les promesses du Grenelle de l'environnement sur le développement des transports collectifs et non polluants ont été rapidement contredites: report de la taxe poids lourd, autorisation des 44 tonnes, reprise des projets autoroutiers, soutien à la production d'agrocarburants (alors que leur bilan carbone est mauvais), mise au placard de la taxation du kérosène sur les vols domestiques… La droite n'a toujours pas de politique globale et cohérente des transports. Le schéma national des infrastructures de transport (SNIT), n'est qu'une succession de projets sans hiérarchie, sans priorité et surtout sans financement. Faute originelle, la privatisation des sociétés autoroutières (2005) a privé l'Etat de ressources pérennes pour financer les programmes de transports alternatifs à la route, et reporté la charge sur les collectivités locales.
Le déraillement du ferroviaire. Depuis 2005, les experts tirent la sonnette d'alarme sur la dégradation du réseau ferré : multiplication des pannes, vétustés des équipements, manque d'investissements dans leur renouvellement. En cause : le désengagement de l'Etat qui a conduit les gestionnaires du réseau (RFF et SNCF) à privilégier les lignes les plus rentables (TGV) au détriment du trafic banlieue et de l'aménagement du territoire. La hausse des péages pour l'utilisation des voies a fortement pénalisé la SNCF et les régions. Quant au fret ferroviaire qui devait atteindre ¼ du transport des marchandises, il n'a pas progressé. Les efforts de modernisation de la SNCF et d'investissement des régions n'ont pu rééquilibrer ce bilan globalement négatif.
La sécurité routière aura été le seul progrès de ce quinquennat. La généralisation des radars automatiques a contribué à faire chuter le nombre de victimes sur les routes. Un couac cependant : sous la pression de la Droite populaire, le gouvernement a assoupli le retrait de points au risque de contredire sa propre politique de fermeté.
> L'encouragement aux poids lourds
- L'introduction de la taxe poids lourds prévue par le Grenelle de l'environnement (2009) est reportée d'année en année.
- La loi de finances 2009 a réduit la taxe à l'essieu qui avait pour but de réduire le trafic camions.
- Un décret (janvier 2011) a autorisé la circulation des super poids lourds de 44 tonnes comme le demandaient les transporteurs.
> Coups de frein dans le ferroviaire
- L'engagement pris par le gouvernement dans le Grenelle de l'environnement (2008) de sextupler en quinze ans les voies de transports en commun (métros, tramway, bus…) dans les agglomérations, hors Ile-de-France, ne peut pas être tenu. L'Etat n'a provisionné que 2,5 mds alors qu'il en faudrait 18 mds.
- Le plan fret (2009), qui prévoyait 7 milliards d'euros d'investissement d'ici à 2020 est au point mort. Il se traduit au contraire par l'abandon de la desserte de plusieurs territoires.
Patinage pour la voiture propre
- La loi de finances 2011 a revu à la baisse le bonus malus qui favorisait la vente de voitures « propres ».
Les chiffres-clés
- Le transport routier est le plus consommateur d'énergie (80%) devant l'aérien (12%), le fluvial et le maritime (5 %) et le ferroviaire (2%)
- La part des transports dans le budget des Régions est de 20 à 25% (35% pour l'Ile-de-France) en raison du désengagement de l'Etat
- 1500 kms du réseau ferré national sont ralentis du fait de la vétusté des équipements et du retard des investissements depuis des années.
Un accord sur la desserte de l'île de France. Le projet initial de la droite se limitait à la construction d'une connexion entre les grands pôles économiques sans souci de l'équilibre social et territorial. La bataille de la gauche au Parlement et à la Région Ile-de-France, a permis d'intégrer l'ensemble des besoins de transports des Franciliens (plan de mobilisation pour les transports d'IDF), à travers les projets de métro automatique « Arc express » et « Grand Paris ».
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