« L'enseignement supérieur et la recherche seront pour moi une priorité absolue. Leurs moyens seront portés au même niveau que dans les pays les plus en pointe sur le sujet, mais cela s'accompagnera de réformes de fond. Je donnerai aux universités volontaires une autonomie réelle. Je réformerai notre appareil de recherche pour créer les conditions de travail et de rémunération permettant d'attirer et de garder les meilleurs enseignants et chercheurs »
Le bilan : L'autonomie et après ?
La France accuse toujours un retard important en matière d'enseignement supérieur et de recherche selon l'OCDE. L'autonomie a surtout profité aux universités déjà reconnues et n'a pas encore amélioré significativement les principaux points noirs de notre système universitaire. Le taux élevé d'échec dans les premiers cycles est pratiquement inchangé. Les jeunes issus des milieux populaires restent en marge faute d'une vraie politique de soutien. L'hémorragie de l'enseignement universitaire public vers les écoles privées se poursuit. Chiffre inquiétant : après une croissance ininterrompue jusqu'en 2005, le nombre de jeunes qui suivent des études supérieures est en baisse
L'effort budgétaire est loin de la promesse d'un investissement massif. Les universités françaises continuent de souffrir d'un vrai déficit de moyens comparativement à leurs concurrentes étrangères. L'augmentation des frais d'inscription, la précarité du logement et de la condition étudiante en sont les conséquences.
La réputation de la recherche française doit tout aux talents de ses chercheurs. N. Sarkozy a brocardé leur travail, dénigré la recherche fondamentale. Mais sans eux comment la France aurait-elle pu surmonter la paupérisation de ses laboratoires tant publics que privés. Alors que les puissances émergentes consacrent des moyens colossaux en recherche/ développement, le gouvernement et les entreprises réduisent leurs investissements. Le résultat est la désindustrialisation et le retard pris dans les programmes scientifiques d'avenir.
Les principales mesures
- La loi sur les libertés et responsabilités des universités (LRU Juillet 2007) a instauré l'autonomie des universités. Mais elle s'est arrêtée à leur gouvernance, en concentrant les pouvoirs de décision dans les mains du président de l'université. Les questions touchant aux moyens, aux faibles résultats des premiers cycles, à la coupure avec les grandes écoles, au contrat avec l'Etat sont restées sans réponse.
- Le plan Campus (2008) destiné à améliorer la vie universitaire, a pris du retard. En cause, le financement et l'absence d'outils mis à disposition des universités et des pôles de recherche et d'enseignement supérieur pour recruter des personnels expérimentés chargés de l'étude, l'exécution et le suivi de projets scientifiques, pédagogiques et immobiliers.
- Le crédit impôt recherche, créé par la gauche en 1983 pour soutenir la recherche et limiter les risques de délocalisation, a largement rempli ses missions. Le gouvernement l'a tellement élargi qu'il est devenu un outil d'optimisation fiscale pour les grands groupes au détriment des centres de recherche et des PMI-PME.
- La réforme du statut des enseignants chercheurs (décret, 2009) a conféré un droit de veto aux présidents d'université sur le recrutement et les carrières des enseignants.
- La France est classée au 13ème rang de l'OCDE pour son effort de recherche et développement. Alors que le gouvernement avait promis de le porter à 3% du PIB, il a… diminué de 0,2% entre 2002 en 2009.
- Le budget de l'enseignement supérieur est proportionnellement deux fois moins important en France qu'aux Etats-Unis.
100 000 chambres en cité U de plus qu'en 1960 pour deux millions d'étudiants supplémentaires.
- Le coût de la rentrée universitaire a augmenté chaque année de 3,3 %.
- 13 % des étudiants sont des enfants d'ouvriers. Ils ne sont plus que 5 % en troisième cycle.
- 45 000 étudiants vivent dans une situation de pauvreté.
Ce que nous avons obtenu
Une limitation au pervertissement du crédit impôt-recherche. Sous la pression des députés socialistes, la loi de finances 2011 a réduit les possibilités pour les grandes entreprises de l'utiliser comme un outil d'optimisation fiscale.
Commentaires