L’Association des maires ruraux de France s’oppose fermement à la proposition de la Commission de contrôle de la campagne électorale d’harmoniser à 20 heures les horaires de fermeture des bureaux de vote du second tour de la présidentielle pour éviter des fuites sur les réseaux sociaux. “On ne change pas les règles”, avait déclaré le 23 avril le ministère de l’Intérieur.
“Une nouvelle fois, l’administration centrale de notre pays s’ingénie à inventer une procédure sur la base du mode de vie urbain et à opposer villes et campagnes…” Telle est la froide réponse de l’Association des maires ruraux de France à la proposition de la Commission nationale de contrôle de la campagne électorale, qui recommande que soit retardée à 20 heures, le 6 mai, la fermeture de l’ensemble des bureaux de vote de métropole pour le second tour de l’élection présidentielle.
L’objectif : éviter des fuites sur les réseaux sociaux, comme cela s’est produit pour le premier tour, et garantir ainsi “le droit de chaque électeur à la libre expression de son suffrage”. La Commission préconise de modifier avant le 6 mai le décret du 22 février 2012 portant convocation des électeurs pour l’élection du président de la République.
Hors de question ! C’est en substance la réaction des maires ruraux. “Une fois encore, la technocratie urbaine lance une idée sans la moindre concertation”, réagit l’association dans un communiqué publié le 24 avril. Plutôt que de prolonger l’ouverture jusqu’à 20 heures dans les zones rurales, les maires proposent la fermeture partout à 18 heures et “d’étudier la possibilité d’ouvrir plus tôt le matin les bureaux de vote dans les villes ou d’en multiplier le nombre”.
L’Association rappelle par ailleurs que la participation aux scrutins est élevée en milieu rural et que les 10 heures d’ouverture des bureaux, entre 8 heures et 18 heures, “sont amplement suffisantes”. Elle conclut : “Si l’élection présidentielle est un scrutin majeur qui mobilise les Français, l’enjeu reste la participation massive des citoyens à tous les scrutins. Aussi, le taux de participation aux élections n’est pas lié à l’amplitude des horaires d’ouverture des bureaux de vote ni aux modalités des scrutins, mais bien en relation directe avec la qualité du débat et de la vie démocratique…”
Source : Acteurs Publics
Commentaires