Missionnées le 6 juillet 2012 par le Premier ministre pour expertiser la revue générale des politiques publiques (RGPP), l’Inspection générale de l’administration, des finances et des affaires sociales ont rendu leur verdict à Jean-Marc Ayrault le 25 septembre.
Cet audit pointe des erreurs dans la méthode de la réforme de l’État lancée en 2008 sous l’ancien gouvernement. L’absence de concertation et la recherche d’économies rapides apparaissent comme les deux principaux défauts, associés à des délais trop courts pour une préparation suffisante des réformes. Plus grave, la RGPP a manqué son objectif initial, qui visait une révision complète des politiques publiques, prestations sociales et collectivités locales comprises. “L’approche limitée à l’État ne permettait pas la révision des politiques partagées avec les collectivités territoriales et les organismes de protection sociale”, notent les auteurs du rapport.
Néanmoins, il suggère d’“achever les mesures en cours”. “Tout retour en arrière pourrait s’avérer plus pénalisant pour les agents, les services et les usagers, voire être interprété comme un désaveu des efforts de changement accomplis par toute la chaîne hiérarchique et les équipes”, poursuit le rapport.
Pour réussir une nouvelle étape de la réforme de l’État, les auteurs de l’audit préconisent de lancer une grande revue des politiques publiques impliquant la Sécurité sociale et les collectivités. Ils proposent de faire de l’amélioration de la gestion des ressources humaines un chantier prioritaire. Enfin, ils suggèrent de donner davantage la parole aux fonctionnaires. Ce sont souvent “les mieux placés pour identifier incohérences, lourdeurs et tâches inutiles dans le fonctionnement des services”. Mais ils ne cachent pas l’une des difficultés de l’exercice : concilier la recherche d’économies à court terme avec les réformes structurelles.
Source : www.acteurspublics.com, La RGPP : mauvaise méthode, réformes à poursuivre, 26/09/2012
Commentaires