Les sénateurs PS, RDSE (à majorité radicaux de gauche) et écologistes ont voté pour mais le CRC (communistes) s'est abstenu. L'UMP a voté contre même si quelques élus qui n'étaient pas présents en séance, comme l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, s'étaient prononcés pour. Une majorité des centristes s'est abstenue et quelques-uns ont voté pour.
Ces "emplois d'avenir", largement subventionnés par l'Etat, seront proposés, généralement dans des collectivités locales et des associations, pour trois ans, à des jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées, ou en outre-mer, ainsi qu'à des handicapés peu qualifiés de moins de 30 ans.
Le projet de loi prévoit la création de cent cinquante mille "emplois d'avenir" pour les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés. Dans son projet pour 2012, le Parti socialiste avait proposé la création de trois cent mille emplois de ce type. Les contraintes budgétaires et la volonté de M. Hollande d'imprimer sa marque en ont décidé autrement. Cent mille "emplois d'avenir" seront créés en 2013, ce nombre devant être porté à cent cinquante mille en 2014.
Il s'agira d'emplois à plein temps, en contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD) de trois ans – ou un an renouvelable jusqu'à trois ans – avec une rémunération commençant au smic (1 425 euros brut par mois), l'Etat s'engageant à hauteur de 2,3 milliards d'euros pour les financer. L'aide de l'Etat représentera, dans la plupart des cas, les trois quarts de la rémunération brute au niveau du smic, soit 1 070 euros. Le dispositif s'appliquera dès le 1er novembre 2012 et non plus au 1er janvier 2013 comme initialement prévu. Il sera formalisé dans des accords-cadres, qui devraient être signés d'ici à la fin de l'année.
En 2011, le nombre de 16-25 ans sans emploi et sans formation est évalué à cinq cent mille personnes. On y trouve les cent vingt mille jeunes sortis chaque année sans diplôme du système scolaire, et dont le nombre ne diminue plus depuis dix ans, mais aussi des jeunes qui sont allés jusqu'au CAP-BEP ou jusqu'au baccalauréat et qui rencontrent des difficultés d'insertion particulières. Ils vivent dans des zones urbaines sensibles (ZUS) – où le taux de chômage des 16-25 ans était en moyenne de 42 % en 2010 – ; dans des zones rurales isolées ou dans les départements d'outre-mer, où le taux de chômage des moins de 25 ans est supérieur à la moyenne nationale.
La prochaine étape pour le gouvernement consiste à mettre en place le contrat de génération, autre mesure clé du programme de François Hollande, ouverte aux jeunes de tous niveaux de qualification et aux seniors. Elle doit voir le jour d'ici à la fin de l'année.
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