L e Sénat a rejeté l'essentiel des modalités du scrutin départemental ainsi que celles du redécoupage des cantons voulues par le gouvernement. Dans cette assemblée où la gauche ne dispose que d'une majorité fragile, le projet de loi défendu par le ministre de l'Intérieur a déclenché les foudres des représentants des départements ruraux.
Les Sénateurs ont rejeté par 164 voix contre 144 le scrutin binominal majoritaire à deux tours appelé à remplacer l'actuel scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le nouveau mode d'élection stipulait l'élection dans chaque canton au scrutin majoritaire d'un binôme homme-femme de conseillers généraux solidaires au moment de l'élection.
L'UMP et la majorité des centristes ont voté contre. Les écologistes et les communistes se sont abstenus, ainsi que quelques centristes. Seuls le PS et le RDSE (à majorité radicaux de gauche) l’ont approuvé.
Pourtant, le nouveau mode de scrutin est "le gage d'une parité enfin respectée dans les assemblées départementales", a assuré le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Les conseils généraux demeurent, en effet, très peu ouverts aux femmes. Elles ne représentent que 14% des conseillers généraux et trois départements n'ont même aucune femme dans leur assemblée.
Les conseillers départementaux succédant aux conseillers généraux seraient environ 4.000, soit un nombre inférieur, mais assez proche de celui des élus d'aujourd'hui. La réforme induirait, en revanche, une réduction par deux du nombre des cantons. S'ajoute à cette exigence la volonté du gouvernement de réduire les écarts démographiques entre les cantons, qui aujourd'hui vont de 1 à 47 entre le canton le moins peuplé et celui qui comporte le plus d'habitants.
Tout en rejetant le mode de scrutin proposé par le gouvernement, les sénateurs ont validé l'élection en 2015 des conseils départementaux et régionaux, le même jour. Un choix qui devrait être favorable à la participation électorale, a souligné le ministre de l'Intérieur.
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