Intervenant devant le congrès de l'Uniopss à la fin du mois de janvier, François Hollande indiquait que la réforme de la dépendance "sera prête d'ici la fin de l'année". Le chef de l'Etat a également évoqué, dans son intervention, le coût de l'accueil en établissement d'hébergement pour personnes âgées (Ehpa). Les loyers souvent excessifs de ceux-ci exclue toute une partie de la population. Michèle Delaunay évoquait un possible encadrement des tarifs d'hébergement des Ehpa, sur le modèle de l'encadrement des loyers.
Evoquant les difficultés des classes moyennes face aux tarifs des Ehpa, elle a ainsi affirmé : "On a un devoir de transparence : les familles sont perdues et se font rouler sur les frais cachés." Parmi, les pistes évoquées, Michèle Delaunay a notamment cité l'encadrement des prix à la relocation d'une chambre, la mise en place d'un site détaillant les prix de l'hébergement et comparant les prestations "annexes" (coiffeur, eau minérale, protections...), ou encore la mutualisation de certaines dépenses entre établissements (y compris la fonction de direction)... La ministre s'est notamment référée à l'exemple de l'Essonne, qui a lancé une expérience de maisons de retraite "low cost"
Ces annonces ont reçu, sans surprise, un accueil très réservé de la part des fédérations d'établissements. Dans un communiqué du 29 janvier, la Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa) affirme que "les maisons de retraite sont extrêmement performantes compte tenu de leur rapport qualité/coût, au regard des moyens qui leur sont attribués". Un argument qui rappelle par exemple celui utilisé par la Fédération hospitalière de France (FHF), qui n'hésitait pas à se lancer dans une comparaison audacieuse - et discutable - entre les taris des Ehpa et ceux... des hôtels Formule 1.
Le débat sur le coût des Ehpa n'est évidemment pas nouveau mais prend d’autant plus de place que le nombre de personnes dépendantes augmentes. En 2009, l'Inspection générale des affaires sociales avait ainsi publié un rapport dans lequel il expliquait que "le consommateur ne peut pas faire un lien immédiat et sûr entre les coûts affichés et la nature ou la qualité des prestations proposées". De ce fait, l'Inspection estimait que "le système laisse une grande place à l'aléatoire, un tarif élevé ne garantissant aucunement une prise en charge satisfaisante et vice-versa". Quelques années plus tôt, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) avait également mis en cause - à l'issue d'une enquête dans 238 établissements - le manque de transparence des coûts des maisons de retraite privées (voir notre article du 15 novembre 2011).
La régulation des tarifs et la place de l'assurance dans la prise en charge de la dépendance fait parti des discussions à venir.
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