Deux firmes américaines sur cinq seraient prêtes à rapatrier leurs usines chinoises. Bon pour leur image, ce retour au bercail est désormais rentable, les coûts salariaux et logistiques ayant considérablement augmenté.
Pour exemple, General Electric dont le patron en 1998 déclarait que "l'idéal serait de pouvoir transporter ses usines sur un bateau et de les bouger au gré des mouvements de change et des conditions économiques", a été ainsi l'un des premiers à avoir créé un centre offshore en Inde...Quinze ans plus tard, son successeur fait tout le contraire, jugeant ce modèle dépassé, il a rapatrié aux Etats-Unis la fabrication de ses réfrigérateurs et machines à laver et réembauche des centaines d'ingénieurs locaux dans son nouveau centre du Michigan. D'autres comme Apple, Lenovo et HP suivent ce chemin, l'offshoring étant plutôt mal vu en temps de crise et les politiques ont bien compris le message. Ce n'est surtout économiquement plus aussi rentable, car les coûts de main d'oeuvre diminuent dans les firmes américaines en raison de l'automatisation tandis que les coûts augmentent beaucoup dans les pays en voie de développement. Pour exemple, en Chine les salaires des ouvriers sont en hausse de 20% de moyenne par an sans parler de la valorisation du yuan qui pèse sur les coûts. Il faut aussi prendre en compte désormais les prix du transport maritimes et les risques géopolitiques ainsi que les catastrophes naturelles. Certains consultants estiment qu'en 2015, il sera aussi cher de produire aux Etats-Unis qu'en Chine. Les entreprises occidentales se rendent aussi compte qu'il est plus facile d'innover lorsque les moyens de production et de recherche sont sur un même site. Même constat pour les "call centers" où certaines compagnies commencent à rapatrier leurs effectifs...
Même si on peut voir cela comme une bonne nouvelle pour les pays riches, cette relocalisation avantage surtout les emplois qualifiés et les travailleurs diplômés, tandis que les moins qualifiés risquent de se trouver dans des situtations de concurrence toujours plus rudes. Ce qui conforte la nécessité pour les gouvernants d'investir toujours plus dans la formation.
Source : the Economist (challenges n°330)
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