Vantée par Bruxelles, la mobilité des travailleurs se traduit par un triptyque détonant : jungle pour les droits sociaux des Européens, évasion fiscale aux dépens de l'Etat d'accueil et salaires à deux vitesses. Des professionnels tirent la sonnette d'alarme.
"Il n'y a pas que le sérieux budgétaire, il y a aussi le sérieux social", confiait Bernard Cazeneuve à des journalistes à Bruxelles, lorsqu'il occupait encore le portefeuille de ministre des Affaires européennes. Un discours marginal dans l'UE, où l'urgence de la crise a fait naître un complexe de la dépense publique capable d'éclipser le débat sur d'autres pratiques, cette fois décomplexées, qui sont le lot quotidien du marché du travail européen. Au nom de la compétitivité, certaines entreprises optent pour une stratégie prédatrice en recourant à des travailleurs issus principalement d'Europe de l'Est, détachés dans les chantiers de l'Hexagone dans des conditions scabreuses, mais économiquement profitables.
Les géants du BTP exploitent même le filon des sociétés de recrutement des Emirats arabes unis, l'envoi de cette main-d'oeuvre sur des chantiers n'importe où dans le monde étant légal. Privés des ind
Vantée par Bruxelles, la mobilité des travailleurs se traduit par un triptyque détonant : jungle pour les droits sociaux des Européens, évasion fiscale aux dépens de l'Etat d'accueil et salaires à deux vitesses. Des professionnels tirent la sonnette d'alarme.
"Il n'y a pas que le sérieux budgétaire, il y a aussi le sérieux social", confiait Bernard Cazeneuve à des journalistes à Bruxelles, lorsqu'il occupait encore le portefeuille de ministre des Affaires européennes. Un discours marginal dans l'UE, où l'urgence de la crise a fait naître un complexe de la dépense publique capable d'éclipser le débat sur d'autres pratiques, cette fois décomplexées, qui sont le lot quotidien du marché du travail européen. Au nom de la compétitivité, certaines entreprises optent pour une stratégie prédatrice en recourant à des travailleurs issus principalement d'Europe de l'Est, détachés dans les chantiers de l'Hexagone dans des conditions scabreuses, mais économiquement profitables.
Désormais, les géants du BTP exploitent même le filon des sociétés de recrutement des Emirats arabes emnités auxquelles ils pensaient pourvoir prétendre, des salariés "s'étonnent de se voir appliqués un droit complètement exotique", précise Etienne Pataut, professeur de droit à l'université Paris I...
En agriculture, l'Allemagne a doublé ses exportations de porc. Des performances inversement proportionnelles aux conditions sociales qui règnent dans les abattoirs. Pour être compétitive à l'export, l'Allemagne actionne deux leviers. Elle pratique "le protectionnisme à travers des certifications de marché et abaisse ses coûts de production pour prendre des parts au sein de l'UE et à l'international", résume Pierre Halliez, présent à une conférence à Bercy vendredi 5 avril. Et la stratégie fonctionne, au point de déclencher un nouveau phénomène de délocalisation en Europe, celle de la découpe de viande. Contrairement aux "idées reçues, la production agricole est délocalisable", observe le professionnel...
En octobre dernier, la Cour de justice européenne a rendu "un arrêt anti-dumping", à en croire la formule retenue par les juristes. Les juges ont privilégié l'application du régime de la sécurité sociale française au profit d'un salarié envoyé dans l'Hexagone par un sous-traitant polonais.
Outre les salaires, c'est en effet sur les régimes de protection sociale que les entreprises se forgent sans scrupules et en toute légalité leur avantage compétitif.
Pour détecter les fraudes, la Commission européenne a suggéré l'an dernier de renforcer la coopération entre l'administration du pays d'accueil et celle de l'Etat qui envoie sa main-d'oeuvre. D'ici à la fin du mois d'avril, elle mettra une nouvelle directive sur la table, afin d'enrayer les "discriminations fondées sur la nationalité" des travailleurs migrants.
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