Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur, s'est réjouie jeudi de l'adoption à l'Assemblée du dispositif élargissant l'enseignement en langues étrangères dans le supérieur, jugeant que la poursuite de la polémique aurait risqué de nuire à l'image de la France.
"Je me réjouis que l'on y soit arrivé, après toutes ces discussions (....)", a déclaré Geneviève Fioraso à quelques journalistes, après l'adoption de cet article du projet de loi sur l'enseignement supérieur et la recherche, longuement discuté jeudi matin dans l'hémicycle après une longue polémique au-delà même des cercles universitaires.
"La façon dont cela (la polémique sur le sujet) durait, risquait de donner de nous - surtout après l'abrogation de la circulaire Guéant, circulaire qui était bien plus grave -, une image de défaitisme, de repli sur soi", a-t-elle considéré dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Le gouvernement Ayrault a abrogé dès juin 2012 la circulaire sur les étudiants étrangers, dite "circulaire Guéant", du nom de l'ancien Ministre de l'Intérieur. Depuis le 31 mai 2011, ce texte demandait aux préfets d'instruire "avec rigueur" leurs autorisations de travail et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut d'étudiant à salarié.
Le projet de loi étend les exceptions à l'enseignement en français à l'université, afin de favoriser l'attractivité des universités. La loi Toubon de 1994 écrit expressément que la langue de l'enseignement est le français et prévoit déjà des exceptions.
Mais la disposition a déclenché un débat passionné depuis plusieurs semaines. L'Académie française s’en était également emparée.
Si tous les amendements visant à supprimer l'article controversé ont été repoussés jeudi dans l'hémicycle, les députés ont encore encadré cette nouvelle dérogation à l'enseignement en langue française en votant un amendement du PS, qui avait reçu un avis favorable du gouvernement.
Cet amendement précise que les exceptions à l'enseignement en français ne seront admises pour certains enseignements que "lorsqu'elles sont justifiées par des nécessités pédagogiques".
Source : Afp
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