Le Parlement a définitivement adopté mardi, par un vote des députés, le texte autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches qui le constituent, soutenu par le gouvernement.
La proposition de loi a été adoptée par 314 voix contre 223. La quasi-totalité des socialistes ont voté pour et l'ensemble de l'UDI et de l'UMP a voté contre. J’ai voté en faveur de ce texte.
Cette proposition de loi émane du sénateur Jacques Mézard (Parti radical de gauche). Les cellules souches embryonnaires, porteuses d'espoir pour la médecine, se trouvent dans l'embryon humain.
Le cadre légal de la recherche sur l'embryon avait été posé en 2004 par la révision de la loi bioéthique. Il interdisait la fabrication d’embryons pour la recherche sauf dérogations exceptionnelles. Ainsi, le nouveau texte de loi propose d'élargir le cadre juridique sur cette question.
L’interdiction de fabriquer des cellules souches à des fins de recherche est toujours en cours. Cependant l’utilisation des embryons congelés conçus in vitro dans le cadre d’une procréation médicalement assistée et ne s’inscrivant plus dans le cadre d’un projet parental, est dorénavant autorisée.
Elle sera encadrée par l’Agence de biomédecine. L'octroi d'une autorisation de recherche dépendra malgré tout de quatre conditions cumulatives ; la pertinence scientifique, la finalité médicale de la recherche, l'absence de techniques alternatives et le respect des principes éthiques par le protocole.
La recherche sur l'embryon et les cellules souches passe ainsi de l'interdiction avec dérogations, à l'autorisation encadrée. Le texte hérisse certains députés UMP. Opposition sans fondement, balayée par des arguments précis.
"L'enjeu, c'est la médecine régénérative et la thérapie cellulaire", a expliqué le président des députés PRG, Roger-Gérard Schwartzenberg, ancien Ministre de la Recherche.
"Dans quelques instants, pensez à ceux de nos concitoyens malades qui attendent, qui espèrent des thérapies nouvelles", a-t-il ajouté pendant la séance, citant la dégénérescence de la rétine, la maladie d'Alzheimer, ou encore les maladies cardiaques.
"Quel grand jour pour la bioéthique!" s'est exclamé le député PS Jean-Louis Touraine. C'est une "avancée que nous attendons depuis 35 ans", a-t-il ajouté, jugeant que l'accusation portée par l'UMP d'une loi adoptée en catimini au cœur de l'été était une "calomnie".
Jacqueline Fraysse (Front de Gauche) a cependant rappelé que des "freins" perdurent, du fait notamment des recours intentés par la Fondation Lejeune.
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