Le ministère des Affaires étrangères espère tirer 60 millions d’euros des ventes de ses biens à l’étranger en 2014. Sur cette somme, 22 millions d'euros iront au désendettement de l’État et 10 millions serviront à améliorer la sécurité des ambassades.
“Ce n’est pas parce qu’on vend un bâtiment qu’on ferme l’ambassade !” Au Ministère des Affaires étrangères, on se veut rassurant sur l’avenir du réseau diplomatique français, deuxième ou troisième du monde derrière ceux des États-Unis et de la Chine. Certes, quatre pays n’auront bientôt plus de représentation française sur place – la Gambie, Sao Tomé-et-Principe, la Sierra Leone et le Malawi – et 13 postes* vont voir leurs missions et effectifs réduits au minimum. Mais la très grande majorité des ambassades sera bel et bien maintenue.
Rigueur oblige, le ministère a engagé une sévère rationalisation de son patrimoine immobilier, à un rythme de 40 millions d’euros de cessions par an depuis 2006. Regroupements d’implantations, vente d’appartements destinés au personnel, colocalisation avec d’autres pays européens… Certaines résidences d’ambassadeurs sont touchées, à l’image de celle de l’ambassadeur auprès de l’Organisation des États américains à Washington, de la résidence d’été au Cap, en Afrique du Sud, de celle du consul général de San Francisco ou du représentant permanent à l'ONU à New York.
Souvent très bien situées et dans des immeubles de prestige, les implantations se vendent à prix d’or. La résidence du consul général de Hong Kong a rapporté 52 millions d’euros en 2011 et celle de l'ambassadeur de Buenos Aires environ 10 millions de dollars en 2013. Ces sommes, que le ministère des Affaires étrangères récupère à 100 %, servent à financer d’autres opérations immobilières (achat, rénovation). C’est ainsi qu'a été décidé en début d'année un plan d’urgence de 5 millions d’euros pour sécuriser plusieurs ambassades.
L’an prochain, le ministère espère vendre pour quelque 60 millions d’euros de biens. En échange, les travaux de sécurisation des ambassades seront amplifiés jusqu'en 2016, soit une dépense de 20 millions d'euros supplémentaires par an. Le ministère devrait en outre obtenir une enveloppe de 24 millions d’euros pour entamer (enfin) la rénovation de l’aile des Archives au Quai d'Orsay. Un bâtiment de 2 000 m2 resté vide depuis... le déménagement des archives à La Courneuve en 2009.
Source : Acteurs publics
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