Le Président de la république a décidé « de procéder à des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie ». Le Premier Ministre s’est exprimé ce mardi devant la représentation nationale, au sujet de cette décision, comme le prévoit l’article 35 de la Constitution.
La France agit parce que le chaos règne en Syrie, avec pour conséquences la déstabilisation de l’ensemble du Moyen-Orient, des menaces pour notre sécurité, une domination grandissante de Daech, et le drame des réfugiés. « La Syrie, aujourd’hui, c’est un peuple décimé. Plus de 250 000 morts en quatre ans, dont 80 % sous les coups du régime et de sa répression ». « C’est un peuple, réduit à l’exil. Quatre millions de Syriens se sont réfugiés dans les camps du Liban, de Jordanie et de Turquie ». Daech impose sa domination ». « C’est un nouveau totalitarisme qui dévoie l’Islam pour imposer son joug et ne recule devant rien : massacre de mouvements de résistance, mise en scène de la torture et de la barbarie, asservissement des minorités, trafics, vente d’êtres humains. Il y a aussi l’anéantissement de l’héritage culturel, du patrimoine universel de cette région »
L’avancée de Daech est avant tout le résultat du calcul cynique de Bachar Al-Assad : Daech a d’abord été l’instrument pour prendre l’opposition modérée en étau, puis pour l’écraser. Ce fut, aussi, pour le régime, la terrible justification de crimes, de l’emploi d’armes chimiques, contre sa propre population. Aujourd’hui, le résultat, c’est l’abandon aux mains des djihadistes de régions entières.
« La France agit en pleine autonomie de décision et d’action. Elle déploie les moyens de l’opération Chammal (12 Rafale et Mirage 2000, 1 Atlantique 2, 1 ravitailleur C135, frégate Montcalm).
Les « forces aériennes [françaises] survolent la Syrie » depuis le 8 septembre et ont entamé « une campagne de renseignement ». Ces vols dureront « plusieurs semaines certainement ». Ils vont permettre d’ « identifier le dispositif de Daech pour […] frapper sur le sol syrien et exercer ainsi notre légitime défense »
Le Président de la République a écarté toute intervention au sol, qui serait inconséquente et irréaliste. La France garde la même stratégie et les mêmes objectifs, en adaptant ses moyens militaires en fonction du contexte politique. »
« Mais si une coalition de pays de la région se formait pour aller libérer la Syrie de la tyrannie de Daech, alors ces pays auraient le soutien de la France ».
Au-delà de l’action militaire, il est indispensable de travailler à une solution politique durable. Cette solution politique ne pourra voir le jour que par la convergence des efforts diplomatiques, et c’est ce à quoi la France travaille, en parlant à tous en particulier avec la Russie, « dont les positions demeurent éloignées des nôtres », mais aussi avec « les pays arabes sunnites », la Turquie et l’Iran.
La France « ne fera rien qui puisse consolider le régime [syrien]. L’urgence, c’est, au contraire, d’aller vers un accord qui tourne définitivement la page des crimes de Bachar Al-Assad. Il est une grande part du problème. Il ne peut en aucun cas être la solution ». Pour rappel, « dès août 2013, nous étions prêts à réagir, mais les États-Unis et la Grande-Bretagne n’étaient finalement pas au rendez-vous ».
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