Alors que l'Assemblée nationale vient d'adopter, en seconde lecture, le projet de loi relatif à l'adaptation de la société au vieillissement, le ministère des Affaires sociales publie le rapport du docteur Jean-Pierre Aquino, président du comité "Avancée en âge", installé en octobre 2012. Il s'agit en l'occurrence du "plan national d'action de prévention de la perte d'autonomie". Ce document fait suite à un autre rapport du docteur Aquino, intitulé "Anticiper pour une autonomie préservée : un enjeu de société" et publié il y a dix-huit mois. Ses conclusions ont très largement inspiré le rapport remis ce mois-ci à Marisol Touraine et Laurence Rossignol.
Pour la secrétaire d'Etat chargée de la famille, de l'enfance, des personnes âgées et de l'autonomie, ce plan permettra aux acteurs de terrain de disposer "d'un cadre et d'objectifs : l'amélioration des grands déterminants de la santé et de l'autonomie, la prévention des pertes d'autonomie évitables, la formation des professionnels à la prévention de la perte d'autonomie ou encore le développement de la recherche et des stratégies d'évaluation". Ce plan sera notamment présenté lors du prochain comité de pilotage des préfigurateurs de la conférence des financeurs, puisque les différentes composante de cette instance - départements, agences régionales de santé, caisses de retraite, mutuelles et Anah - seront chargées de son déploiement et - bien sûr - de son financement.
Le plan se présente sous la forme de six grands axes d'action, assortis d'une trentaine de "fiches opérationnelles", toutes présentées selon la même logique (contexte et enjeux, objectifs, mesures, outils et bonnes pratiques, métiers impactés, opérateurs et évaluation).
Le premier axe concerne la prévention primaire, en vue d'améliorer les grands déterminants de la santé et de l'autonomie. Il se situe donc en amont et au-delà du vieillissement et ambitionne notamment de "promouvoir une culture de l'autonomie tout au long de la vie".
Cette ambition passe, entre autres, par la promotion d'une alimentation favorable à la santé, le développement des activités physiques et sportives, des mesures en faveur de la santé des aidants, l'aide à l'émergence d'un projet de vie après la retraite, la lutte contre l'isolement ou encore le maintien des seniors en activité dans le cadre de l'allongement des carrières. Le plan préconise aussi de promouvoir la démarche globale "Villes amies des aînés" et de garantir la mobilité et l'accessibilité dans les quartiers.
Le second axe vise la prévention secondaire, afin de prévenir les pertes d'autonomie évitables. Il s'agit en l'occurrence d'améliorer l'octroi des aides techniques et les diagnostics sur l'habitat, de lutter contre la sédentarité (tout en améliorant la prévention des chutes), de prévenir les risques de dépression et les troubles sensoriels...
Le troisième axe, consacré à la prévention tertiaire, entend éviter l'aggravation des situations "déjà caractérisées par une incapacité". Il vise en particulier la lutte contre la dénutrition, l'amélioration du parcours santé des personnes âgées en perte d'autonomie, la mobilisation des structures hospitalières autour de l'accompagnement du retour à domicile, ou encore la formation et la sensibilisation des personnels des Ehpad.
Le quatrième axe vise la réduction des inégalités sociales de santé.
Le cinquième recouvre la formation des professionnels à la perte d'autonomie, notamment en renouvelant les pratiques.
source : Localtis
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