Marisol Touraine a présenté, le 3 décembre, le plan national 2015-2018 de développement des soins palliatifs et de l'accompagnement en fin de vie. Soulignant que "la modernité d'une société se mesure en partie à sa manière d'accompagner la fin de la vie", la ministre des Affaires sociales et de la Santé a rappelé que les soins palliatifs se sont "très fortement développés" depuis dix ans. Avec le plan 2015-2018, auquel il est prévu de consacrer une enveloppe de 190 millions d'euros, il s'agit donc de prolonger la dynamique tout en franchissant "une nouvelle étape".
Le plan est organisé en quatre grands axes.
L'axe le plus fourni consiste à "développer les prises en charge de proximité en favorisant les soins palliatifs à domicile, y compris pour les résidents en établissements sociaux et médicosociaux". Le développement des soins palliatifs, en particulier dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), n'est pas une nouveauté. Mais le plan 2015-2018 lui accorde une importance particulière.
Parmi les mesures prévues à ce titre, il prévoit ainsi de faciliter la formation continue des personnels des établissements sociaux et médicosociaux (ESMS) en contact avec des personnes en fin de vie et de soutenir les aidants de proches en fin de vie. La dimension des soins palliatifs devrait également être intégrée dans les contrats d'objectifs et de moyens (COM) et dans l'évaluation des ESMS, et tout particulièrement des Ehpad.
De même, le plan prévoit de "favoriser une présence infirmière la nuit dans les Ehpad sur la base des expérimentations en cours, afin d'éviter si possible les hospitalisations en fin de vie". Cette mesure s'appuie sur l'étude de l'Observatoire de la fin de vie montrant que la présence d'une infirmière la nuit dans les Ehpad permettrait d'éviter 18.000 hospitalisations de résidents en fin de vie chaque année. Dans le même esprit, le plan entend améliorer le partenariat des EMSP et des réseaux de soins palliatifs avec les ESMS, mais veut aussi encourager les conventions et les outils de coopération entre HAD (hospitalisation à domicile), Ssiad (services de soins infirmiers à domicile) et Spasad (services polyvalents d'aide et de soins à domicile). Les capacités et les fréquences d'intervention des Ssiad et des Spasad devraient également être renforcées dans des horaires élargis, en particulier le week-end et la nuit.
Parmi les trois autres axes du plan, le premier consiste à "informer le patient, lui permettre d'être au centre des décisions qui le concernent" à travers, par exemple, la création d'un centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie.
Le second vise à "former les professionnels, soutenir la recherche et diffuser les connaissances sur les soins palliatifs". Pour cela, il prévoit notamment de renforcer les enseignements sur les soins palliatifs pour tous les professionnels concernés (dont les personnels des établissements médicosociaux) et de diffuser les bonnes pratiques.
Le troisième axe consiste à réduire les inégalités actuelles d'accès aux soins palliatifs. Ceci passe, entre autres, par la mise en place d'un projet spécifique sur les soins palliatifs dans chaque région et par le développement de l'offre spécialisée en soins palliatifs sur les territoires, en finançant des unités de soins palliatifs (USP) et des lits identifiés en soins palliatifs (Lisp). Une enveloppe estimée à 43,5 millions d'euros est prévue sur la durée du plan, dont 14,5 millions dès 2016. Le plan prévoit également la création de 30 nouvelles équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) sur l'ensemble du territoire.
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