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03 octobre 2008

Commentaires

Père la rigueur

La France est-elle, oui on non, entrée en récession ? Et faut-il le dire aussi abruptement ? Après les prévisions alarmistes délivrées jeudi par l'Insee, le mot semblait, vendredi, une sorte de tabou pour les uns, une évidence pour les autres. Au-delà de la querelle sémantique, le gouvernement a commencé à mettre en œuvre des mesures de soutien, mais le débat enfle sur la nécessité d'opérer un virage dans la conduite de la politique économique.
La définition la plus courante d'une récession est la constatation de deux trimestres consécutifs de recul du principal agrégat économique d'un pays, le PIB. Cela ne s'est pas produit en France depuis le quatrième trimestre 1992 et premier trimestre 1993. Ce sens restreint du terme n'est cependant pas en vigueur partout.
Au sens français du terme, si les prévisions de l'Insee (une baisse de 0,1 point du PIB aux troisième et quatrième trimestres, après -0,3 point au deuxième trimestre) feraient donc officiellement entrer la France en récession dès la publication des prochains chiffres de la croissance, fin décembre prochain. C'est ce qu'écrit la presse vendredi, en majorité…
Une bonne partie du gouvernement rechignait cette semaine à l'emploi du mot, n'avouant qu'un "risque réel" (Christine Lagarde) ou croyant constater une "croissance molle" (pour le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre). D'autres s'en remettent aux vertus de l'euphémisme, parlant de "croissance négative" (Jérôme Chartier, député UMP du Val d'Oise)...

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