"Le projet d'un Parlement sans débat, sans compétence et sans objet avance à grand pas", a jugé mardi François Brottes, en faisant, au nom du groupe PS, le bilan de la première semaine de contrôle parlementaire.
"Si cela avait été un contrôle anti-dopage, on n'aurait rien décelé. On est sûr qu'il ne se dit strictement rien et les débats sont complètement aseptisés", a dénoncé M. Brottes au cours d'un point de presse.
Depuis le 1er mars, en vertu de la réforme constitutionnelle de 2008, une semaine par mois est consacrée, dans l'hémicycle des assemblées, au contrôle de l'action gouvernementale.
"Tout est fait pour que l'on vide d'intérêt et de sens cet échange", a dénoncé M. Brottes en faisant le bilan de la première expérience de contrôle, du 23 au 27 mars, avec deux débats -sur les maisons de l'emploi et la PAC- et une séance de questions cribles à Valérie Pécresse (Enseignement supérieur).
"Ceux qui se sont réjouis de la réforme constitutionnelle, considérant que cela donnait de nouveaux droits au Parlement, en sont pour leur frais", a-t-il poursuivi.
"Le PS fait un bilan dubitatif, le contrôle est aux mains du gouvernement et de la majorité. On craint que cette semaine de contrôle devienne une semaine de vacances parlementaires", a-t-il soutenu.
Par ailleurs, le Parlement est "sans compétence parce que l'on fait des décrets au lieu de faire des lois", a dénoncé M. Brottes en référence au décret pris par François Fillon sur les stock-options alors que la gauche réclame une loi.
"Nous dénonçons le vide absolu de ce décret qui sera un cautère sur une jambe de bois", a dit M. Brottes en rappelant que, pour le PS, "la solution passe par la suppression du bouclier fiscal".Il la présentera dans une proposition de loi discutée en séance plénière le 30 avril.
afp
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