- Liêm Hoang-Ngoc siège à Bruxelles depuis juin dernier, après son élection sur la liste du Parti Socialiste dans la circonscription Est. Economiste et universitaire, il revient pour Libération.fr sur les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy après sa rencontre, mardi, avec les représentants des banques françaises.
Question: Septième rendez-vous en un an entre les banques françaises et l'Elysée, cette réunion a-t-elle la moindre chance d'avoir des résultats ?
Réponse: Ce rendez-vous est une nouvelle opération de communication dont le Président de la République est coutumier. Il veut faire croire à l'opinion publique qu'il continue d'agir en cette rentrée, à l'heure où le chômage officiel passe au-dessus de la barre des 2,5 millions de victimes. Si l'Etat avait voulu «moraliser» le système, il aurait pu le faire dès décembre 2008 lorsqu'il a décidé de recapitaliser les banques françaises. Il l'a malheureusement fait sans entrer dans le capital des banques, ce qui revient à procéder à un sauvetage sans contrepartie. L'Etat aurait au contraire pu entrer au capital des banques et alors décider, comme membre du conseil d'administration, de la politique de rémunération des dirigeants et des traders. Depuis, cette recapitalisation a atteint 21 milliards d'euros, dont 5 pour BNP-Paribas... Le gouvernement aurait également pu engager une vaste réforme fiscale pour corriger les inégalités qui se sont accentuées dans le capitalisme financier. Il affiche une certaine velléité de réduire le nombre de niches fiscales. Malheureusement, il a créé dès son arrivée une énorme niche de 15 milliards, appelée paquet fiscal, à l'intérieur duquel la quasi-suppression des droits de succession et le bouclier fiscal ne feront qu'améliorer la situation des gagnants du casino financier.
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