Cela va finir par devenir un ”marronnier”, un de ces sujets qui envahissent les sites d’information de manière récurrente, comme le prix des fournitures scolaires ou le palmarès des cliniques : à chacune des trois ou quatre dernières échéances électorales, on trouve sans mal, sur le Net, les sondages “sortie des urnes” (sondages effectués auprès des personnes à leur sortie des bureaux de vote), bien avant que les médias français aient le droit de les publier.
Afin de ne pas fausser le vote, la loi n°77-808 du 19 juillet 1977 interdit strictement “la publication, la diffusion et le commentaire de tout sondage”, “la veille de chaque tour de scrutin ainsi que le jour de celui-ci”, sous peine d’une amende de 75 000 euros. Ce qui n’a jamais empêché les partis et les journalistes de connaître dès 17 ou 18 heures les tendances du vote à partir des estimations “sortie des urnes” recueillies par les sondeurs.
Dans les années 1990, on se communiquait, en petit comité, ces premiers résultats par téléphone ou SMS, de quartiers généraux des formations politiques à salles de rédaction. Avec une bonne part de rumeurs et de fausses nouvelles.
Le Net a tout bouleversé.
Dès 2002, on trouve sur des forums des résultats avant 20 heures.
Mais c’est la télévision qui se permet une vraie impertinence : sur Canal +, dès 19 h 45, “Les Guignols de l’info” annoncent que Jean-Marie Le Pen est au second tour.
En 2004 ou en 2005, les internautes comprennent qu’il suffit de se connecter sur les sites des médias suisses, belges ou britanniques pour disposer de ces résultats.
Seulement voilà : en prendre connaissance est une chose, les diffuser reste interdit. Ce qui n’empêche pas quelques blogs et forums de les donner, mais tout cela reste confidentiel, le Web n’intéressant que peu les médias...
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