Le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé mercredi le "racket social du gouvernement" après que le ministre du Travail, Eric Woerth, n'a pas exclu, devant l'Assemblée, de puiser à court terme dans le Fonds de réserve des retraites (FRR), qui ne devait être utilisé qu'après 2020.
- "La question se pose aujourd'hui de l'utilisation du FRR pour les déficits des retraites d'aujourd'hui", a estimé le ministre du Travail pendant la séance des questions au gouvernement.
"Cette épargne de 34 milliards, qu'avait constituée le gouvernement Jospin et que la droite a toujours refusé d'alimenter, visait à protéger les retraites de la prochaine génération en constituant une réserve de précaution pour les années 2020", déclare M. Ayrault dans un communiqué.
"Sans aucun scrupule, le gouvernement a décidé de le piller pour boucher les déficits qu'il a lui-même creusés. Cette dilapidation est un scandale et une faute grave contre la jeunesse. Elle va exposer nos régimes de retraite à tous les soubresauts de la conjoncture économique", accuse le député-maire de Nantes.
"La réforme des retraites du gouvernement apparaît chaque jour comme un monument d'injustice et d'inconséquence", juge M. Ayrault, en ajoutant que "sous la pression des interpellations" des socialistes, M. Woerth "a dû reconnaître que la fin du droit à la retraite à 60 ans s'accompagnerait de la fin de la retraite à 65 ans à taux plein", les deux bornes étant "reculées de deux ou trois ans".
"La fin de la retraite à 60 ans pénalisera les ouvriers et les employés qui ont commencé à travailler jeunes et qui occupent les métiers les plus pénibles. La fin de la retraite à 65 ans (taux plein) sera l'impôt du travail pour tous les salariés, et notamment les femmes, qui ont connu le chômage ou des accidents de carrière et n'ont pas pu acquérir toutes leurs annuités", argue M. Ayrault, qui dénonce une "double peine pour les plus modestes".
source: afp
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