Inculpé de crime de haute trahison pour avoir collaboré avec l’Allemagne de 1940 à 1945, le maréchal Pétain comparaît devant la Haute Cour de justice de Paris.
Le vieux maréchal se contentera de donner la lecture d’une déclaration liminaire. Le vainqueur de Verdun, humilié et responsable des atrocités de la collaboration, se mure ensuite dans un silence hautain et coupable pendant toute la durée de son procès.
La confusion des débats ne permettra pas de lever le voile sur ses vraies implications. Le tribunal est présidé par le premier président à la Cour de cassation, Montgibeaux. Un jury de 24 personnes est constitué de 12 parlementaires et de 12 membres de la Résistance.
On entendra de nombreuses personnalités, comme témoins à charge ou de la défense : Edouard Daladier, Paul Reynaud, Léon Blum, Pierre Laval, le général Weygand, le pasteur Boegner.
Pétain est défendu par maître Jacques Isorni, qui ne parvient pas à éviter le verdict de culpabilité, notamment d’intelligence avec l’ennemi et de haute trahison.
Il est condamné à mort le 15 août, frappé d’indignité nationale, radié de l’Académie française, et déchu de tous ses biens.
De Gaulle lui accorde la grâce présidentielle en commuant sa peine en détention à perpétuité.
Incarcéré sur l’île d’Yeu, il y passera 6 ans, avant de mourir.
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