Le député-maire PS de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, a demandé jeudi au président de l'Assemblée, Bernard Accoyer (UMP), de faciliter au juge d'instruction "l'accès aux procès verbaux des auditions de la mission d'information" parlementaire sur les attentats de Karachi.
Le juge Trevidic, en charge de l'instruction sur ces attentats de mai 2002, a demandé en vain au président de la commission de la Défense, Guy Teissier, cet accès "aux verbatims établis à l'occasion des auditions de témoins", écrit M. Cazeneuve dans sa lettre à M. Accoyer.
M. Teissier a invoqué entre autres le respect de "la séparation des pouvoirs", selon M. Cazeneuve.
- "Le principe de séparation des pouvoirs n'interdit nullement une coopération du Parlement et de l'autorité judiciaire en vue de la manifestation de la vérité", a-t-il plaidé dans un amendement qu'il a défendu jeudi.
Cet amendement a reçu un avis défavorable du gouvernement lors de l'examen de l'une des propositions de loi défendues par le groupe PS à l'Assemblée pour "une République décente".
- Dans un autre amendement, M. Cazeneuve a demandé qu'une "commission d'enquête (parlementaire) puisse être constituée même lorsque l'autorité judiciaire est saisie", ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
M. Cazeneuve est le rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi en 2002.
Cette mission a auditionné plusieurs témoins à huis clos au printemps dernier, notamment l'ancien Premier ministre Edouard Balladur (1993-95).
- Les attentats de Karachi ont fait quinze morts en mai 2002, dont onze français, principalement des salariés de Direction des constructions navales (DCN), dont l'un des sites est à Cherbourg, ville de M. Cazeneuve.
- La question du financement de la campagne électorale d'Edouard Balladur a été au coeur de l'enquête antiterroriste sur cet événement, en raison de soupçons de rétro commissions sur la vente de sous-marins au Pakistan en 1994, lorsque M. Balladur était Premier ministre.
Source :afp
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