Les résultats publiés par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) sont alarmants.
En chute de près de 20 % sur un an, les immatriculations de voitures neuves enregistrent leur sixième baisse consécutive.
Alors que, durant le « Mondial de l'Auto », les constructeurs annonçaient des prévisions de ventes mondiales records, le marché automobile français poursuit son recul.
Depuis l'adoption du « pacte de l'Elysée » en février 2009, le Parti socialiste dénonce les limites et les dangers de mesures de court terme pour le marché, sans réelles contreparties pour les constructeurs, sans efficacité pour les équipementiers de rang 2, 3 et 4. Les déclarations lénifiantes du ministre de l'Industrie et la circulaire envoyée en catimini par la ministre de l'Economie – et révélée par la presse – placent le Gouvernement devant sa responsabilité et son absence de résultats.
La modification des barèmes de bonus malus et la prime à la casse n'ont permis qu'un redressement optique des ventes, profitant surtout aux véhicules d'entrée de gamme, les moins sûrs et le plus souvent produits dans les pays à bas coût de main d'oeuvre.
Quant au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), dix fois moins pourvu que le montant des aides aux constructeurs, ses critères d'intervention sont flous. Il est même scandaleux que soit subventionnée sur fonds publics la perte d'emplois et de substance industrielle du pays, par exemple chez PPTM à Aÿ (Marne) ou chez Cooper Standard à Bolbec (Seine‐Maritime).
Depuis vingt mois et son « plan pour sauver la filière automobile en France », le Parti socialiste, ses parlementaires et ses élus locaux alertent le Gouvernement sur l'urgence sociale et économique qui frappe le tissu des PME du secteur automobile.
Que de temps perdu par le Gouvernement quand on songe qu'en 2009, 45 000 emplois ont disparu chez les équipementiers et qu'un nombre équivalent de licenciements pourrait survenir en 2010‐2011.
Manquent dans la lettre de mission du Gouvernement aux préfets les propositions précises formulées par les socialistes :
- pour les consommateurs : la transparence doit devenir la règle. Chaque consommateur doit être informé, pour tout véhicule en vente, de la performance environnementale, de la localisation de la production et de l’origine, s’il y en a, des aides publiques.
- pour l’innovation et le développement durable : en contrepartie de l'aide gouvernementale, les constructeurs doivent s'engager à maintenir leur effort de recherche et à le réorienter massivement vers la fabrication des voitures propres (qui sont l’avenir de la filière), conçues et produites sur des sites industriels français ou européens.
- pour les PME : les constructeurs et les donneurs d'ordres de rang 1 bénéficiant de l’aide de l'Etat doivent réduire leurs délais de paiement et stabiliser leurs volumes de commandes. Ils doivent aussi s'engager sur l'activité de leurs fournisseurs exclusifs.
Communiqué du parti socialiste
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