Suite au soulèvement populaire contre le régime de Ben Ali et à la brutalité inacceptable de la réaction du pouvoir alors en place, le processus démocratique engagé doit maintenant trouver tout son espace.
L'Union européenne doit accompagner la Tunisie sur son nouveau chemin vers une démocratie stable, pluraliste et laïque et aider les Tunisiens à ne pas perdre leur liberté tout juste gagnée, dans le respect total de leur souveraineté.
L'absence de parole forte dont fait preuve le Parlement européen à ce jour amène les socialistes français à lancer un appel à la responsabilité de l'Union européenne dans le soutien à la démocratie en Tunisie.
Nous souhaitons que l’Union européenne utilise sans délais tous les moyens dont elle dispose pour exprimer sa solidarité avec le processus en marche et promouvoir l’Etat de droit et les libertés politiques.
Du point de vue de la préparation des élections, nous pensons que l'Union doit aider à la sincérité des scrutins (présidentiel et législatif) et à la participation de toutes les composantes idéologiques dans la consultation grâce aux moyens juridiques dont elle dispose (notamment grâce à une mission d'observation électorale en bonne et due forme).
Il est aujourd'hui indispensable de soutenir la réforme des lois électorales, la reconnaissance légale de tous les partis, associations et ONG, ainsi que l'amnistie des prisonniers politiques.
Du point de vue du soutien financier, nous appelons en premier lieu au blocage des avoirs des dirigeants du régime sur une échelle européenne et à la tenue d'une commission d'enquête internationale.
Mais l'Union européenne doit surtout adopter une approche de développement structurel à l'égard de la Tunisie : nous devons aider financièrement la transition démocratique dans un esprit de coopération et de solidarité. Nous pensons que la stabilité des autorités nouvellement élues devra être renforcée par des moyens financiers à la hauteur de l'ambition démocratique.
La commission européenne doit octroyer à la Tunisie une enveloppe financière exceptionnelle consacrée à l'assistance juridique, le soutien à la société civile et à la liberté de la presse.
L'Union doit répondre à l'urgence de la situation : les associations, ONG, mais aussi les partis politiques jusqu'ici réduits au silence auront besoin de se structurer à l'échelle nationale en un temps record.
Priorité devra aussi être accordée à la presse et à l'information, grâce à des subventions d'ampleur octroyées pour le lancement de média pluralistes.
L'Union européenne a déjà fléché 240 millions d'euros à destination de la Tunisie pour la période 2011‐2013. Il faut dès maintenant envisager dans quelle mesure ces fonds peuvent être redirigés pour financer la politique d'accompagnement que nous proposons.
Les socialistes français au Parlement européen sont résolus à développer ces thèmes dans la future résolution de l'assemblée européenne sur la Tunisie qu'ils appellent de leurs voeux.
Alors que le peuple Tunisien mène courageusement sa révolution pour conquérir sa liberté, le Parlement européen doit être à ses côtés dans ces instants historiques.
Communiqué de la délégation des socialistes français au Parlement européen
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