Les jeunes sont la classe d'âge avec laquelle le chef de l'Etat a la cote la plus faible. En 2007, ils avaient surtout voté Ségolène Royal.
Il voulait leur « redonner l'envie d'avoir envie ».
C'est du moins ce que Nicolas Sarkozy avait dit - en citant Johnny Hallyday -pendant la campagne présidentielle de 2007. Mais le chef de l'Etat n'est pas vraiment parvenu à séduire les jeunes.
Dans le monde, les Français de moins de 25 ans s'illustrent, si l'on en croit l'étude de la fondation pour l'innovation politique, par leur pessimisme sur la situation générale comme sur l'avenir de leur pays .
Surtout, dans tous les sondages, ils portent un regard sévère sur l'actuel locataire de l'Elysée. Selon TNS-Sofres, le taux de satisfaction des jeunes à son égard a chuté dans la même proportion, de 54 % à l'été 2007 à 25 %, après avoir touché le fond en octobre (avec 19 % de satisfaits) au moment de l'entrée de lycéens dans les mouvements contre la réforme des retraites.
« Rendez-vous manqué »
La cote de Nicolas Sarkozy chez les moins de 25 ans s'est effritée au même rythme que chez l'ensemble des Français. Mais elle a toujours été plus basse - jusqu'à dix points d'écart avec la moyenne.
« Les moins de 25 ans sont sa catégorie faible. Le chef de l'Etat n'est à aucun moment parvenu à renverser la tendance », note Frédéric Dabi, le directeur du département Opinions de l'Ifop.
D'une manière générale, il est vrai, la droite a du mal à parler à la jeunesse.
Dans l'histoire politique récente, les moins de 25 ans ont, en France, toujours eu une appétence forte pour la gauche, avec une seule exception : Jacques Chirac en 1995.
Au second tour de la présidentielle en 2007, les deux tiers des voix des 18-24 ans s'étaient portés sur Ségolène Royal.
Du coup, les jeunes ne sont « pas pour le chef de l'Etat un électorat stratégique », relève Emmanuel Rivière, de TNS-Sofres.
Ils le sont d'autant moins qu'ils ont une forte tendance à s'abstenir.
L'essentiel, pour Nicolas Sarkozy, est qu'ils ne descendent pas dans la rue. Et qu'il n'aille par à la présidentielle plombé par un symbole fort comme le CPE de Villepin ou le CIP de Balladur. Cela explique le recul sur la réforme du lycée et la volte-face, fin août, sur la suppression du cumul entre les aides au logement étudiant et la demi-part fiscale proposée à leurs parents.
Nicolas Sarkozy, d'ailleurs, ne fait guère de déplacement à leur attention. « Le plus important, c'est l'action. Doit-on faire mieux ? Oui. Mais la réforme de l'université et le service civique sont des solutions concrètes apportées au mieux-vivre des jeunes », corrige Jeannette Bougrab.
La secrétaire d'Etat à la Jeunesse et de la Vie associative balaie les sondages d'un revers de main : « S'il y a un rendez-vous manqué, c'est celui d'un pays avec sa jeunesse. Il y a un désamour des jeunes vis-à-vis de la classe politique en général comme des organisations syndicales. »
A lire dans son contexte (lesechos.fr/Pierre-Alain Furbury)
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