Ce sera Bouygues qui construira le pharaonique ensemble du futur Ministère de la défense sur le site de Balard, 16,5 hectares dans le 15e arrondissement, au sud de Paris, entre la porte de Versailles et la Seine.
La construction regroupera l'ensemble des services de la défense et les états-majors des trois corps d'armée : terre, marine et air.
Au reste, on ne sait si le regroupement physique de ces personnels éparpillés dans Paris et l'économie qui en est attendue est le premier objectif, ou si c'est une réflexion de fond sur des corps qui agissent de plus en plus en symbiose. Toujours est-il que Balard doit impérativement ouvrir pour une première tranche entre juin et la fin de 2014, le jour J restant à déterminer, pour s'achever en 2016.
Choisi parmi trois candidats, le groupe Bouygues réalisera le plus vaste chantier à Paris depuis la Bibliothèque nationale de France.
Pour le deuxième groupe français de BTP, le contrat dépasse 3 milliards d'euros, pour bâtir ou rénover 467 000 m2 de bureaux qui accueilleront 9 300 salariés. Un contrat qui s'inscrit dans une procédure de PPP particulièrement complexe pour un projet d'une telle ampleur. Bouygues investit la totalité des fonds, en retour de quoi le groupe touchera un loyer compris entre 100 millions et 150 millions d'euros - la somme sera fixée lorsque le groupe et le ministère auront peaufiné le contrat PPP sur trente ans, qui devrait être signé le 30 avril. Ce loyer annuel sera payé par l'Etat pendant une durée contractuelle de vingt-sept ans. Au terme de ces vingt-sept années, le ministère de la défense récupérera l'ensemble du site et des bâtiments qui y auront été rénovés ou construits.
Afin de participer à l'offre, les trois concurrents avaient dû fournir une esquisse plus que détaillée, puisqu'elle devait permettre une demande de permis de construire dans des délais extrêmement serrés si la date butoir de 2014 doit être tenue. Les trois équipes estiment cependant avoir été rémunérées à la hauteur d'un tel travail. On parle de 20 millions d'euros chacune.
La vente d'une quinzaine de sites actuellement occupés par les militaires et les civils n'est pas censée couvrir la moindre partie du projet Balard et doit être affectée à d'autres besoins en équipements des armées. La concordance des deux annonces ne sera pourtant pas facile à gérer.
Source : Le Monde
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