Le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a répondu jeudi à Jean-François Copé que "tout le monde a le droit de débattre de la laïcité" mais "pas d'en faire une arme contre nos compatriotes musulmans".
Le secrétaire général de l'UMP avait dénoncé, plus tôt dans la journée, une "indignation sélective". Son parti s'apprête à tenir, le 5 avril, un débat très décrié sur la laïcité alors que le PS a lui-même organisé un colloque sur le sujet en décembre dernier, passé plutôt inaperçu, avait-il fait valoir.
"Ce qui distingue nos débats, M. Copé, c'est leur contenu et leur finalité. Nous n'en avons pas fait une machine de guerre contre la présence de l'islam en France. Nous ne l'avons pas utilisé pour stigmatiser les pratiques religieuses de nos compatriotes musulmans !", répond Jean-Marc Ayrault dans un communiqué.
"Nous avons au contraire cherché à identifier les problèmes quotidiens que rencontrent nos lois laïques face à toutes les formes de revendications religieuses (...) et à élaborer des réponses concrètes qui permettent de désamorcer les conflits sans altérer l'esprit et la lettre des lois de 1905", ajoute-t-il.
"C'est cette même démarche de concorde nationale qui nous a conduits à voter la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école", affirme-t-il encore.
"L'UMP, comme n'importe quel parti, a le droit d'organiser tous les débats qu'elle veut. Mais quand, au mépris de son sens premier, la laïcité devient une arme pour ostraciser une partie de la communauté nationale, il ne faut pas s'étonner qu'à l'exemple du Premier ministre, celle-ci lui claque la porte au nez", conclut M. Ayrault.
La première secrétaire du PS Martine Aubry avait présidé, le 14 décembre à l'Assemblée, un colloque sur la laïcité organisé par le groupe socialiste.
Source : Afp
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