La nouvelle formule de calcul des prix du gaz entre en vigueur ce vendredi. Et avec elle, une hausse de 5% des tarifs réglementés. Le gouvernement voudrait cependant atténuer la flambée de la facture énergétique des Français d’ici à 2012.
Caroline Keller, chargée de mission énergie et logement à l’UFC-Que Choisir, explique à 20Minutes comment rendre la formule de calcul des prix plus favorable aux consommateurs.
La nouvelle formule des prix du gaz est-elle plus juste pour le consommateur ?
La nouvelle formule est moins mauvaise que l’ancienne mais elle n’est pas encore optimale. Mise en place en 2008, la précédente formule prenait en compte les contrats de long terme que GDF-Suez passait avec ses fournisseurs principaux (Gazprom, Sonatrach et Statoil). Sauf qu’entre-temps, le groupe a renégocié ses contrats pour qu’ils ne soient plus entièrement indexés sur le cours du pétrole mais aussi sur celui du gaz naturel. Il était donc normal de prendre en compte cette baisse des tarifs.
Que reprochez-vous à la nouvelle formule ?
Elle ne prend en compte qu’une partie des sources d’approvisionnement en gaz de GDF-Suez. Le groupe se fournit à 80% environ par ces contrats de long terme. Pour le reste, il utilise ses ressources propres, des contrats de court terme et s’approvisionne enfin sur le marché de gros. Or, dans ces cas de figure, les prix sont environ 30% moins chers que pour les contrats de long terme.
Si ces éléments avaient été pris en compte, quel aurait été l’impact pour les ménages ?
Ce 1er avril, les prix du gaz auraient alors dû baisser de 2% et non augmenter de 5%. La formule de calcul est censée refléter au plus près les coûts d’approvisionnement réels de GDF-Suez. Il faut donc prendre en compte l’ensemble des sources d’approvisionnement du groupe, et pas uniquement les contrats de long terme, même si cela est moins avantageux financièrement pour lui.
Est-ce justifié d’indexer les prix du gaz sur le cours du pétrole ?
Ce sont les contrats de long terme de GDF-Suez qui sont indexés sur les cours pétroliers. Le groupe les a renégociés et a obtenu que 10% du total soit corrélé aux prix du gaz naturel sur le marché de gros. Il faut aller encore plus loin car il y a une décorrélation totale aujourd’hui entre les deux matières premières. Le pétrole est une ressource rare, dont le prix grimpe très vite, tandis que le gaz est plus abondant et son prix a baissé ces dernières années.
Source : 20 minute.fr
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