Le Pôle Emploi est confronté à une explosion des arrêts maladie, l'expression d'un véritable malaise depuis la fusion ANPE-Assedic.
Selon le projet de bilan social de l'établissement, les journées d'absence pour maladie de moins de 5 jours ont augmenté de plus de 40 % d'une année sur l'autre, les arrêts de plus de huit mois de plus de 32 %, les arrêts toutes durées confondues de plus 20,8 %. La situation est très inquiétante surtout en région parisienne.
Dans les agences du nord de Paris ou en Seine-Saint-Denis, chaque conseiller peut avoir à traiter jusqu'à 200 dossiers de demandeurs d'emploi, soit plus du double de la moyenne nationale.
Voilà des indicateurs qui interpellent. Le problème est-il dans une surcharge de travail ? Ou une situation de stress due à la difficulté de donner satisfaction au public des chômeurs par l'absence d'offres pertinentes ? Ou lié au mode de management hybride, orienté "service" pour certains, "application des règles administratives" avec un manque total d'empathie pour d'autres ?
Le fait est que, en plus des difficultés normales inhérentes à sa mission, le Pôle Emploi se trouve maintenant confronté à une réduction chronique et inattendue d'effectifs !
Des agents surchargés, des dossiers à traiter en augmentation, dans certaines agences de Pôle Emploi, le malaise est palpable.
Pour faire face à ces situations, la direction de Pôle Emploi à mis en place depuis l'an dernier un système de mobilité : faire travailler certains conseillers à temps partiel dans les agences les plus surchargées.
Mais pour les syndicats, le remède est presque pire que le mal car cette mobilité forcée entraîne une forte dégradation des conditions de travail. "Notre direction a voulu rééquilibrer les agences (...) Il y avait quand même derrière la direction qui disait que c'était une obligation donc ça a été très mal vécu par le personnel. D'autant plus qu'il y avait déjà une charge de travail énorme due aux impacts de la crise", dénonce Jean-Cyril Le Goff, du syndicat Unsa.
Les syndicats n'hésitent pas à dresser un parallèle avec la situation à France Télécom. Redoutant que les mêmes causes produisent les mêmes effets, ils demandent l'ouverture de nouvelles négociations sur les conditions de travail.
Alors que le gouvernement supprime des postes, la charge de travail dans les agences augmente. Faute de temps, certains chômeurs sont désormais reçus en groupe pour le suivi mensuel. «Il est urgent d'agir», juge le rapporteur (UMP) de la mission sénatoriale.
Sources : multiples
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