Ferme sur le non-remplacement d'un professeur sur deux partant à la retraite, le ministre de l'Education a demandé pour le budget 2012 un « traitement spécifique pour le primaire ».
Face à la colère et la mobilisation de nombreux parents d'élèves, des syndicats mais aussi d'élus locaux contre les 1.500 fermetures de classes dans le premier degré annoncées pour la rentrée 2011, Luc Chatel tente de calmer le jeu. Après la lettre de la puissante Association des maires de France (AMF) lui demandant d'arrêter pour 2012 la suppression des postes du primaire et critiquant très fortement la méthode d'élaboration de la carte scolaire 2011, le ministre de l'Education multiplie les inflexions. Vendredi, il a évoqué un « traitement différencié » pour le primaire. Et hier, dans un entretien au « Journal du dimanche », tout en martelant que la règle demeure celle du non-remplacement d'un enseignant sur deux partant à la retraite, il a déclaré que son objectif était qu' « à la rentrée 2012, il y ait autant de classes qu'à la rentrée 2011 » dans le premier degré. Cela devra se faire avec autant - ou presque -de suppressions de postes qu'en 2011, soit 16.000 (dont près de 9.000 postes de professeurs des écoles parmi lesquels 5.600 « surnombre »). « Il est probable que, en 2012, la règle du non-remplacement d'un enseignant sur deux aboutisse à moins de 16.000 suppressions de postes », a-t-il reconnu, un certain nombre de professeurs risquant de différer leur départ en retraite, comme dans le reste de la fonction publique. Tout en reconnaissant que la situation sera compliquée : « Nous n'avons plus beaucoup d'enseignants en surnombre dans le premier degré. J'ai donc proposé [...] un traitement spécifique pour le primaire. »
« Cette annonce, c'est un petit pas dans le bon sens, c'est un aveu de la part du gouvernement que le primaire est sous-investi et qu'il n'est pas possible de continuer à raboter comme ça, se félicite Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Mais c'est aussi une manoeuvre politique pour mettre sous le boisseau les mobilisations juste avant la présidentielle. La ligne budgétaire reste la même, nous devrons rendre des postes. Les Rased et conseillers pédagogiques, qui aident les élèves en difficulté, les remplaçants seront en première ligne. » Les syndicats craignent aussi que le collège en pâtisse plus fortement. Pas sûr, donc, que les annonces de Luc Chatel fassent taire les critiques. D'autant qu'elles coïncident avec le lancement d'une campagne de communication sur le recrutement du ministère de l'Education qui risque de faire débat à l'heure des suppressions de postes.
Source : Afp
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