La loi "portant réforme des retraites" de novembre 2010 entre en vigueur progressivement. Pour tous ceux qui sont nés à partir du 1er juillet 1951, il faudra patienter quatre mois de plus, pour la génération 1952, huit mois de plus, etc., jusqu'à la génération née en 1956 qui inaugurera la retraite à 62 ans.
A partir du 1er juillet également, la durée de cotisation sera plus longue d'un trimestre pour les générations 1953 et 1954, et les conditions de départ sont modifiées pour les carrières longues.
Autant de sources de mauvaises surprises pour les candidats au départ volontaire, qui avaient signé avant la réforme et ses décrets d'application, en 2008 et en 2009, des plans de départs volontaires, des mesures d'âge négociées, qui devaient les conduire après des périodes de formation ou de chômage jusqu'à l'âge légal de départ à la retraite. Ils se retrouvent, pour certains, obligés aujourd'hui de retourner sur le marché du travail.
Les plus pénalisés sont les chômeurs les plus âgés. Certains avaient signés un plan de départ à la retraite volontaire dans un contexte de crise économique. Les entreprises telles Renault, Michelin, France télécom, Le Monde avaient proposé à leur salariés des plans de départs en pré retraite anticipés. Ceux-ci avaient plusieurs objectifs, le premier permettait de diminuer la masse salariale des entreprises et le deuxième devait favorisait l’embauche de jeunes.
Ces anciens salariés ont quitté l’entreprise conformément aux accords signés et se retrouve aujourd’hui dans une période non couverte entre la fin du chômage et la retraite.
Ceux de l’usine de Renault Sandouville seraient entre 200 et 300 personnes des générations 1952, 1953 et 1954.
Les exemples sont nombreux même si la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV) qui n’a pas alerté les entreprises lors des signatures des plans, ne donne pas de chiffres, nie le problème et se dédouane. Selon elle, les entreprises elle-même auraient du prévoir l’évolution législative.
La question a pourtant été posée en 2010 en marge de l'élaboration de la réforme des retraites. Michelin ou France Télécom ont alors décidé de renégocier des accords récemment signés.
Quant à Renault, alertée par les anciens salariés concernés sa réponse a été claire : "Vous ne faites plus partie de l'entreprise."
Le problème aurait également pu être réglé par le dispositif d'allocation équivalent retraite (AER), qui prenait le relais des indemnisations chômage jusqu'à l'âge légal de la retraite. Mais ce dispositif a été supprimé... depuis le 1er janvier 2011.
Le gouvernement qui se vante de mener une politique en faveur des plus anciens des salariés et de soutenir l’emploi des séniors a omis quelques éléments. Il laisse de nombreuses personnes dans des situations précaires.
Commentaires