Le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Ollier, a volé jeudi au secours du premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, ex-député PS accusé par l'UMP d'être partial, en saluant "un homme honnête, rigoureux et compétent".
"M. Migaud est un homme honnête, rigoureux et compétent.
« Je n'imagine pas un instant qu'(il) se livre à des jeux politiciens là ou il est... parce qu'il n'est pas tout seul. La Cour, c'est un ensemble de magistrats qui, d'une manière collective, apprécie les efforts réalisés dans le cadre des comptes de la Nation", a-t-il déclaré à France Info.
Plusieurs députés UMP avait vivement réagi jeudi après la publication d'un rapport critique de la Cour des comptes sur la gestion des forces de sécurité, certains y voyant "un tract du PS" ou un document "d'une totale partialité". Quelque 70 députés UMP et Nouveau Centre avait écrit jeudi soir au premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, pour "condamner" une politisation de cette institution, après la publication d'un rapport critique sur la gestion des forces de sécurité.
Dans cette lettre, dont l'AFP a obtenu copie, les signataires --dont Eric Ciotti, les ex-ministres Christian Estrosi et Alain Marleix, Michel Hunault (NC), le vice-président de l'Assemblée, Marc Le Fur, et plusieurs membres du collectif de La Droite populaire-- affirment que ce rapport comporte "un nombre important d’inexactitudes, de raccourcis hâtifs, d’erreurs d’analyse, doublis et d’appréciations", qui amène à "s’interroger sur son objectivité".
"C'est un travail honnête qui est fait et rigoureux", a dit au contraire M. Ollier. "Ce genre de rapport est déjà sorti dans le passé et Philippe Séguin (ndlr, prédécesseur de M. Migaud) était réputé pour faire des rapports qui faisaient bien souvent grincer des dents".
Europe Ecologie-Les Verts a de son coté, dénoncé jeudi "le mythe" et "la faillite" de la politique de la droite en matière de sécurité depuis 2002.
"Depuis 2002, la droite a basé sa communication sur son bilan en matière de sécurité", écrit le rassemblement écologiste dans un communiqué.
"La Cour des comptes vient de démonter le mythe et montrer la faillite de sa politique : statistiques absurdes, efficacité discutable, baisse des effectifs constante depuis 2007, appauvrissement de la police et de la gendarmerie, développement sans cadre adapté des polices municipales et promotion aveugle de la vidéo-surveillance sans évaluation sérieuse. Ce n'est pas la lutte contre la délinquance qui s'est améliorée, c'est avant tout la communication du ministère de l'Intérieur", fait-il valoir.
"La France est le seul pays occidental à ne pas avoir mis en place de police territorialisée, le gouvernement doit enlever ses oeillères concernant la police de proximité", demande le parti qui souhaite également "un moratoire national sur la vidéo-surveillance de voie publique dans l'attente d'une grande étude indépendante sur cette technologie attentatoire aux libertés individuelles
Source : Afp
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