Jeudi dernier, les banques centrales les plus importantes ont lancé une action concertée à l’échelle mondiale pour apporter des liquidités aux banques, en leur ouvrant des prêts illimités à trois mois. Mais, contrairement à 2008, cette mesure ne répond pas à un véritable problème de financement interbancaire. Il s’agit cette fois simplement de montrer que cette hypothèse de défaillance ne pourra pas être exploitée par les spéculateurs.
Pourtant, de nombreuses collectivités territoriales rencontrent en ce moment des difficultés inédites pour financer leurs emprunts auprès des banques, avec des taux qui grimpent très vite voire des refus purs et simples de financement au niveau demandé.
Prêter aux collectivités serait-il devenu soudain plus risqué ? Sur les dizaines de milliers de collectivités et de groupements, le nombre de défauts de paiement se comptent sur les doigts de la main ! Ils correspondent à des cas très particuliers déjà anciens et en aucun cas à une vague structurelle qui justifierait de durcir ou de renchérir l’accès des collectivités au crédit. En outre, par la fameuse « règle d’or » que les collectivités respectent par construction, leur dette ne couvre que des investissements.
Il faut dire que les collectivités n’ont, pour la plupart, guère le choix : seules les plus grandes d’entre elles peuvent contourner les banques et se financer directement sur les marchés financiers, via des « emprunts désintermédiés » dont le minimum est de l’ordre de 100 M€.
Ce n’est donc pas qu’en Grèce que les intérêts des banques se heurtent à l’intérêt général.
Après avoir vendu des emprunts toxiques, après avoir précipité la crise de 2008, tout en continuant d’augmenter leurs marges et les bonus de leurs traders, les banques freinent de fait l’investissement public local, soutien de l’économie réelle.
Plus que jamais, la constitution d’un pôle public de financement local – tant pour les collectivités que pour les PME – apparaît comme la seule manière de préserver durablement l’accès au crédit dans les territoires. Plus que jamais, dans nos collectivités, nous avons à lutter contre les désordres qui agitent le monde. Courage et détermination sont là, je le sais, chez les élus socialistes et républicains.
Mais pour réussir, nous avons aussi besoin d’un gouvernement qui fasse respecter l’intérêt général. La victoire de la gauche en 2012 est la seule chance de stopper cette spirale infernale où l’égoïsme et la cupidité des institutions financières précipitent nos territoires.
PS
Le 1er Mars 2011, Jacques Cheminade appelait à la création d’une commission d’enquête sur les emprunts toxiques.
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David CABAS
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Rédigé par : David CABAS | 21 septembre 2011 à 17:42