L'inquiétude est générale. Dans les régions industrielles, bien sûr, comme la Lorraine ou Rhône-Alpes, qui n'en ont jamais fini avec les restructurations. Mais aussi dans les bassins d'emploi mono industriels, comme de l'automobile. "Autour de l'usine Peugeot de Sochaux-Montbéliard, qui emploie jusqu'à 30 % d'intérimaires en période faste, les équipementiers de rang 2 et 3 sont en train de déposer leurs bilans", dit Noëlle Barberet, secrétaire générale de la CFDT Franche-Comté.
Dans cette région peu diversifiée, l'Etat, le conseil régional et les partenaires sociaux s'apprêtent –comme en Lorraine– à réactiver le dispositif de formation mis en place au plus fort de la récession de 2009. Il a permis à 12 000 salariés de se former. Il est question aujourd'hui de l'ouvrir aux jeunes et aux intérimaires.
"Les entreprises industrielles sont de nouveau en panne. Et elles n'ont pas les mêmes trésoreries qu'en 2008, témoigne Elisabeth Le Gac de la CFDT Rhône-Alpes. Il y aura du chômage partiel chez Renault Trucks en décembre. La production baisse dans l'automobile. Nous avons des craintes sur Alstom et Areva. Et en Drôme-Ardèche, c'est la débandade avec des fermetures d'entreprises dans le matériel électrique, dans la papeterie, dans le textile. L'usine Lejaby est en dépôt de bilan alors que son dernier plan social date de neuf mois."
En Bourgogne, où 20 000 emplois ont disparu depuis 2008, ce sont surtout les intérimaires qui pâtissent de la situation. "La détérioration de la situation économique commence à peine à se faire sentir ailleurs. Les TPE et les PME perdent peu à peu le soutien de leurs banquiers. Elles sont en grande difficulté. Et le climat social se tend dans les grands groupes", observe Joseph Battault, secrétaire général de l'Union régionale interprofessionnelle.
Sommées par l'Etat de ralentir leurs dépenses, les collectivités territoriales revoient leurs budgets à la baisse.
En Haute-Normandie, les annonces de plans de sauvegarde de l'emploi se multiplient depuis le 1er octobre. Entre 1 500 et 2 000 emplois industriels sont menacés, les syndicats s'attendent à une "dégringolade" dans la banque et l'aide à domicile connaît ses premières difficultés.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), tardivement rattrapée par la crise, les services, le tourisme, l'économie sociale et solidaire souffrent. Un grand centre mutualiste marseillais a de sérieuses difficultés financières. Les associations subissent de plein fouet la réduction des subventions de collectivités locales souvent plombées par leurs emprunts toxiques. Le chômage des jeunes et des seniors s'envole. Le nombre des demandes d'aides financières déposées par les familles auprès des caisses d'allocations familiales a bondi de 30 %, et le surendettement fait des ravages.
Source : Le Monde
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