La crainte de voir les usines partir à l’étranger et la France devenir un pays à vocation uniquement touristique est partagée par de nombreux Français. Selon un sondage IFOP réalisé en octobre 2011, 82% des personnes interrogées estimaient en effet que l’industrie a beaucoup décliné en France ces dernières années et 88% faisaient de la réindustrialisation de la France une des principales priorités dans les prochaines années. Les Français souhaitent donc la mise en place rapide de solutions concrètes et efficaces pour réindustrialiser notre pays. Pas moins de 500 000 emplois ont été supprimés en l’espace de dix ans dans ce secteur.
Face à cette forte attente, des responsables politiques défendent des idées radicales, comme
En déplacement au Creusot, François HOLLANDE a rappelé l’importance qu’il accordait à la réindustrialisation. Elle est selon lui au cœur du redressement de la France. Sans production industrielle, il ne peut en effet y avoir de croissance et donc il ne peut y avoir une augmentation de l’emploi et une hausse du pouvoir d’achat. Sans richesse créée par l’industrie, il est logique qu’aucune redistribution de cette richesse ne soit possible. A cela s’ajoute le rôle moteur de l’industrie. De nombreuses PME sont effectivement des sous-traitants des groupes industriels ou dépendent indirectement de l’activité industrielle. Pour préserver les bassins de vie, il est primordial de conserver et développer notre industrie. Cela est aussi primordial pour renforcer la place de la France dans l’économie mondiale. Avec un déficit commercial de 75 milliards d’euros, la France importe plus qu’elle n’exporte, tandis que l’Allemagne exporte beaucoup plus qu’elle n’importe.
François HOLLANDE a décliné ses huit propositions pour réindustrialiser la France :
- INNOVATION : un grand effort doit être mené pour développer nos laboratoires de recherche et nos technologies. Toute entreprise qui reçoit des fonds publics pour la recherche doit s’engager à produire en France.
- DEFINIR DE GRANDES FILIERES : il faut déterminer les secteurs dans lesquels il serait opportun de développer des industries. Ce peut être par exemple les transports, les énergies nouvelles ou encore les biotechnologies.
- PROTECTION : dans un système économique mondial où la concurrence est rude, il est nécessaire de se protéger. Un accent doit être mis sur les brevets. Il faudra aussi pouvoir trouver une réponse à la concurrence déloyale de certains pays, comme la Chine, qui produisent sans respecter les normes sociales et environnementales imposées aux industries françaises
- DIALOGUE SOCIAL : les salariés doivent être considérés. Une entreprise où le dialogue social fonctionne est une entreprise où la productivité est forte. Il faut rechercher l’union entre les différents acteurs sociaux.
- REPENSER LE FINANCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE : la protection sociale est actuellement financée à partir de la masse salariale des entreprises. Il faudrait réfléchir à d’autres modes de calcul (sur les capitaux, sur la pollution) pour alléger le poids des charges sociales dans certaines entreprises.
- VALORISATION DU SAVOIR-FAIRE : Pour relocaliser nos industries, la solution n’est pas de s’aligner sur les salaires chinois. La France dispose de grands atouts et notamment d’entreprises qui ont développé un grand savoir-faire dans leurs domaines. Il faut mettre en avant ce savoir-faire qui est gage de relocalisation : les entreprises françaises sont plus fiables et offrent un meilleur service après-vente que celles installées dans les pays émergents.
- CONTRAT DE GENERATION : il s’agit de favoriser le transfert de compétences – et donc la conservation du savoir-faire au sein de l’entreprise - en incitant les entreprises, par le biais de réductions de charges sociales, à embaucher un jeune qui sera formé par un employé sur le point de partir en retraite.
- SECURISATION DES PARCOURS PROFESSIONNELS : il faut donner la possibilité à tous les salariés de pouvoir se former tout au long de leur vie et leur permettre de changer de métier en leur proposant une formation adaptée.
Il faut penser la politique industrielle sur le long terme et créer dès aujourd'hui des conditions qui soient favorables au développement futur de notre industrie et, en conséquence, à la baisse du chômage et à l'augmentation du pouvoir d'achat des Français.
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