Les députés ont adopté jeudi une proposition de résolution UMP de l'ex-ministre de l'Industrie Christian Estrosi visant à développer le Fabriqué en France, thème qui s'est imposé depuis quelques semaines dans la campagne électorale pour la présidentielle.
Sujet "brûlant", "actuel", "incontournable", et ce d'autant que "le président de la République a annoncé la mise en place d'une taxe anti-délocalisation" permettant "de faire payer, pour la première fois, aux Indiens, aux Chinois et à d'autres, notre protection sociale", a lancé Christian Estrosi.
A l'appui de sa démonstration, il a cité comme venant d'Inde ou de Chine "la plupart des mobiliers urbains, pour ceux qui sont en fonte". La proposition de résolution, signée par 180 députés de la majorité, a une portée symbolique car elle n'a aucune valeur normative.
Le texte prône un étiquetage plus précis, avec le +Made in France+ pour les produits ayant plus de 55% de fabrication française.
Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a expliqué que la défense du +Fabriqué en France+ était "une des priorités" du gouvernement. "Il y a une vraie demande tant des entreprises ou des consommateurs pour +le Fabriqué en France+", a-t-il dit.
Cette proposition va "dans le bon sens", "ouvre des pistes intéressantes", comme celle d'une "première étape" vers une évolution communautaire sur le marquage d'origine. "C'est une manière constructive de relancer le débat", a-t-il ajouté.
André Chassaigne (PCF) l'a au contraire taxée d'"os à ronger" et de "petit coup politique pour faire passer la pilule de 10 ans d'abandon industriel". "Les discours sont une chose, mais les chiffres sont têtus", a-t-il poursuivi. Il a plaidé pour "une politique de hausse des salaires" car "pour acheter français et produire français, il faut du pouvoir d'achat".
François Brottes (PS) a expliqué que les socialistes ne s'y opposeraient pas mais a lancé à l'ancien ministre de l'Industrie: "Pourquoi pas plus tôt?". Le député en a aussi profité pour développer "une alternative", en égrenant le programme de François Hollande, candidat à la présidentielle.
Du fait de la crise, "nous passons l'essentiel de notre temps sur des restructurations", a déclaré Éric Besson. Mais, "soyez beaux joueurs", a-t-il lancé à l'adresse de l'opposition, "reconnaissez qu'il y a des emplois qui sont sauvés tous les jours!".
Source : Afp
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